Publié le 06-03-2018

Robert De Niro visé par un colis suspect

L'acteur Robert De Niro et l'ancien vice-président démocrate Joe Biden ont été visés à leur tour dans la série de colis suspects adressés à des personnalités hostiles à Donald Trump, qui a accusé jeudi les médias d'être en "grande partie" responsables de la "colère" dans la société américaine.



Robert De Niro visé par un colis suspect

Un colis suspect similaire à ceux adressés à plusieurs figures démocrates a été découvert jeudi matin aux bureaux new-yorkais de la société de production cofondée par Robert De Niro, l'un des acteurs américains les plus connus et un critique notoire du président républicain.

La police a indiqué avoir envoyé sur place une brigade de déminage. Le paquet, adressé à l'acteur, contenait bien lui aussi un engin explosif, a-t-elle précisé, comme ceux envoyés ces derniers jours à la chaîne CNN --à destination de l'ancien directeur de la CIA John Brennan-- et à des personnalités proches des démocrates et critiques de Trump: le financier George Soros, la candidate démocrate à la présidentielle de 2016 Hillary Clinton, l'ancien président démocrate Barack Obama et son ex-ministre de la Justice Eric Holder.

La police fédérale américaine (FBI) avait indiqué mercredi soir que tous ces paquets étaient similaires, et portaient tous comme adresse d'expédition celle d'une élue démocrate de Floride.

Aucune arrestation n'a encore été annoncée. Certains des paquets semblent avoir été livrés "par coursier ou en mains propres", a expliqué jeudi le gouverneur démocrate de New York Andrew Cuomo, et la police passe au peigne fin toutes les images de vidéosurveillance pour essayer d'identifier les livreurs.

Robert De Niro, 75 ans, devenu célèbre pour son rôle dans "Taxi Driver" et acteur fétiche du cinéaste Martin Scorsese, a souvent critiqué publiquement Donald Trump.

Lors de la cérémonie des Tony Awards, les récompenses de Broadway, en juin dernier à New York, il avait lancé depuis la scène un retentissant "J'emmerde Trump", censuré dans la retransmission télévisée, mais ovationné par le public.

Alors que la campagne pour les élections parlementaires américaines du 6 novembre bat son plein, deux autres colis suspects "d'apparence similaire aux autres" ont également été adressés dans le Delaware à l'ancien vice-président démocrate Joe Biden, a confirmé le FBI.

Biden, vice-président pendant les deux mandats de Barack Obama, est régulièrement cité parmi les candidats démocrates potentiels à l'élection présidentielle de 2020.

Après avoir appelé mercredi les Américains au "rassemblement" à la suite de la confirmation des premières bombes artisanales, Donald Trump a repris ses attaques contre les médias jeudi matin, les accusant d'être en "grande partie" responsables de la "colère" dans la société américaine.

"Une grande partie de la colère que nous voyons aujourd'hui dans notre société est causée par le traitement intentionnellement inexact et imprécis des médias traditionnels, que j'appelle les Fake News", a tweeté le président.

"C'est devenu si mauvais et hargneux que c'est au-delà de toute description", a-t-il ajouté. "Les médias traditionnels doivent mettre de l'ordre dans leurs affaires, VITE!"

Déjà mercredi soir, lors d'un meeting de campagne dans le Wisconsin, il avait déclaré que les médias se devaient d'utiliser "un ton courtois et de cesser les hostilités sans fin et les histoires et attaques négatives constantes et souvent fausses".

"Ils doivent arrêter. Nous sommes à 13 jours d'élections très, très importantes", avait-il lancé devant ses partisans, tout en condamnant "tout acte ou menace de violence politique".

Après l'annonce des nouveaux colis suspects jeudi, la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Sanders a assuré que le président, "comme il le dit depuis le premier jour de son mandat", "condamne la violence sous toutes ses formes".

"C'est un acte méprisable et certainement quelque chose qui ne devrait jamais se produire en Amérique", a-t-elle ajouté.

Le maire démocrate de New York Bill de Blasio, très hostile à  Trump, a lui estimé dans un entretien à CNN qu'il était vain d'attendre que le milliardaire et ex-magnat new-yorkais change de discours.

"Ce n'est pas nouveau pour Donald Trump", "il est comme ça et va rester comme ça", a déclaré le maire. "Au final, c'est un problème américain (...) Nous devons créer un climat de respect mutuel et de respect pour les médias. Ce n'est pas Trump qui doit changer, c'est nous".


AFP

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