Clôture en beauté, du Festival International de Carthage dans sa 45^ème édition avec Riadh Fehri qui a présenté, le lundi 17 août 2009, Tapis rouge avec le maestro Uwe Theimer et le musicien Pedro Eustache.

Le spectacle a commencé par un air de piano interprété par six jeunes pianistes. Ensuite, sous les applaudissements, les membres de l’orchestre symphonique ont pris place et sous la baguette de Uwe Theimer, ils ont commencé à joué. Le luthiste et compositeur Riadh Fehri avec le cubain Pedro ont enchanté le public avec des morceaux métissés entre orient et occident, entre classicisme et modernisme.

Un moment fort du concert était l’hommage que Riadh a rendu à l’un des pionniers de la musique tunisienne, le musicologue tunisien Salah El Mehdi. Entre maître et élève, les rythmes des airs arabo-maghrébins ont résonné dans le théâtre de Carthage. Le maître Salah a interprété avec le jeune chanteur Sofiène Ziadi des « ouaslats » maghrébines.

Les compositions de Riadh ont mélangé les musiques du monde ; du country au jazz, de l'oriental au classique, des mondes ont été réunis, des registres ont été unis dans leur diversité. L'harmonie entre les accords témoignait de cette symbiose qui liait les musiciens sur scène. En effet, la complicité régnait en maître incontesté illustrant la symbiose entre les différents membres.

Parmi les 42 musiciens présents, Pedro Eustache, a été sur scène avec son air sympathique et son charisme remarquable. C’est la quatrième fois qu’il participe aux spectacles de Riadh Fehri en Tunisie. Lui qui nous vient de sa Cuba natale avec ses woodwinds (une gerbe de flûtes) et tout son art de l’Amérique latine, a joué du Mezoued de chez nous. Il a expliqué que « cette découverte m’enchante énormément autant que je respecte votre musique et votre culture… le mezoued et la Tunisie seront présents dans les quatre coins du monde… dans toutes mes tournés ». Pedro a montré un talent remarquable sur cet instrument tunisien et a même composé des nouvelles sonorités surprenantes que le public a apprécié.

 En plus des 40 musiciens, virtuoses, Riadh a introduit une trentaine d’enfants sur scène pour rendre hommage à l’enfance, l’amour et la paix. Deux jumeaux éthiopiens et deux jumelles tunisiennes ont devancé la scène pour chanter avec les enfants, vétus en blanc, « We are the world » de Michael Jackson. Le moment était, tout simplement, magique et plein de messages humains tant par la mélodie que par la mise en scène et les membres de la chorale.

Le maître du oûd de Sidi Bou Saïd, Riadh Fehri, a emporté son public, encore une fois, dans un voyage musical qui ne sort pas de sa ligne droite. Celle qui, par la musique, ne peut que rassembler les peuples du monde. La clôture de Carthage, était, grâce à lui, un moment inoubliable de musique, d’amour et d’ouverture sur l’autre.

henda