Publié le 06-03-2018

''La boxe, voie d'émancipation des Tunisiennes'' selon Les Échos

« Alors que des milliers de leurs concitoyennes réclament toujours l'égalité avec les hommes, des jeunes filles se cherchent un meilleur destin à travers la boxe », lit-on dans un article publié par le quotidien français d’information Les Échos.



''La boxe, voie d'émancipation des Tunisiennes'' selon Les Échos

« A Sejnane, on se préoccupe surtout du chômage et des prix qui flambent. Du coup, l'émancipation des femmes, ça n'est pas vraiment la priorité des familles qui galèrent », ajoute Les Échos

« Pour mon père, c'est un sport d'hommes. Mes parents ne m'ont pas interdit de le faire, mais ils ne m'ont pas soutenue non plus. Et puis j'ai ramené des médailles, j'ai fait mes preuves. Maintenant, ils ne me critiquent plus, même s'ils ne viennent pas aux combats. », se confie Maram Sahbani, 16 ans, au journal français.

« Dans un pays où les violences misogynes restent un problème majeur, malgré les récentes avancées législatives, des femmes capables de répondre avec leurs poings, ça ne laisse pas indifférent. Une preuve aussi que le sport, et notamment la boxe, permettent de faire avancer la mixité sur le terrain, en prise directe avec la jeunesse », lit-on dans l’article. 

Au pied du ring de la Cité sportive de Tunis, Amdouni Abderrezak, le coach des cadettes, précise : « L'année dernière, nous avions prévu deux stages externes pour préparer les tournois. Nous n'en avons fait qu'un. Parfois, c'est même nous qui organisons les déplacements, avec les voitures des copains. Difficile, dans ces conditions, d'exploiter tout leur potentiel. On n'a même pas les moyens de les faire s'entraîner dans un maillot à nos couleurs, alors qu'on est l'équipe nationale. ».

Doté de 554 millions de dinars (18 millions d'euros), le sport représente 1,67% du budget de l'Etat. « Quant à la boxe, elle est à la portion congrue, comme en témoignent les équipements rudimentaires », ajoute Les Échos dans son article.

« Des années de dysfonctionnements au sein de la fédération ont conduit à cette situation, comme le regrette son président Kamel Deguiche, ‘’ une instabilité chronique qui pénalise les sportifs ‘’. Certains choix politiques aussi, comme l'abandon du professionnalisme dans les années 60. Un coup fatal à l'essor de ce sport, qui eut pourtant ses heures de gloire en Tunisie », lit-on dans l’article.
 



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