Publié le 06-03-2018

La situation des djihadistes tunisiens délicate selon Adnène Manser

L’affaire des djihadistes tunisiens arrêtés en Syrie suscite des débats contrastés dans les milieux politiques, associatifs et religieux en Tunisie.



La situation des djihadistes tunisiens délicate selon Adnène Manser

Vendredi, le porte-parole de la présidence Adnène Mancer a jugé «délicat» ce dossier dans la mesure où les jeunes prévenus «possédaient des armes au moment où ils ont été arrêtés».

Leur situation se complique davantage en l’absence d’ambassade tunisienne à Damas, fermée à l’initiative de Tunis et après l’expulsion de l’ambassadeur syrien en Tunisie.

«Il faudra faire preuve de patience et compter sur les organisations mondiales telles que la Croix-Rouge pour les rapatrier», se console-t-il.

Le porte-parole de la présidence s’en est pris aux imams qui incitent les jeunes Tunisiens à partir au djihad en Syrie. «Je demande à ces imams d’arrêter. La Syrie a besoin d’aide politique, pas de djihadistes. Nos jeunes avaient peut-être de bonnes intentions, mais il est possible qu’ils soient tombés entre les mains de manipulateurs.»

Un responsable du ministère des Affaires religieuses, Sadok Arfaoui, avait auparavant confié à l’Associated Press que la centaine d’imams «rebelles», qui ne se conforment pas à la ligne modérée suivie dans la quasi-totalité des 4700 lieux de culte en Tunisie, vont être remplacés.

Fin mars dernier, l’ambassadeur syrien à l’ONU Bachar Jaafouri avait présenté au Conseil de sécurité une liste de 26 personnes, dont 19 Tunisiens, arrêtées en Syrie, accusées de mener des opérations «terroristes».

Dans la foulée, la télévision syrienne diffusait des «aveux» des prisonniers reconnaissant leur affiliation à Al Qaïda.

Une organisation tunisienne de défense des droits de l’Homme en charge du dossier conteste ces «aveux».

Lors d’un entretien à l’AP, l’avocat Hafedh Ghadhoun, de l’association «justice et équité», a accusé les services de renseignements syriens d’avoir «extorqué les déclarations des prisonniers sous la menace de la torture».

Selon lui, par ces procédés, «les autorités syriennes veulent justifier le prétexte que le régime de Bachar el-Assad combat des groupes terroristes et voiler le massacre des civils».


AP
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