Publié le 06-03-2018

Les Palestiniens n'accepteront ''aucun plan'' de paix américain

Les Palestiniens n‘accepteront aucune feuille de route des Etats-Unis visant à raviver le processus de paix avec Israël compte tenu de la décision “partisane” de Washington sur le statut de Jérusalem, a prévenu vendredi le président de l‘Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.



Les Palestiniens n'accepteront ''aucun plan'' de paix américain

“Après la décision du président Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d‘Israël, les Etats-Unis ne sont plus un médiateur honnête dans le processus de paix”, a-t-il dit lors d‘une conférence de presse, à l‘issue d‘un entretien avec Emmanuel Macron à l‘Elysée.

“Nous n‘accepterons aucun plan de la part des Etats-Unis à cause de l‘esprit partisan et à cause de la violation du droit international” liée à la décision américaine, a-t-il ajouté. “En faisant cela, les Etats-Unis se sont disqualifiés eux-mêmes.”

L‘administration américaine avait averti avant le vote qu‘elle couperait son aide financière aux pays qui voteraient en faveur de la résolution, une menace jugée inacceptable par Mahmoud Abbas.

“On ne peut pas imposer au monde des positions en utilisant l‘argent, on ne peut pas payer des Etats en exigeant qu‘ils adoptent une position politique donnée”, a-t-il dit, tout en remerciant la France pour son vote en faveur du texte.

A ses côtés, Emmanuel Macron - qui depuis son élection met en garde contre la multiplication des initiatives dans le dossier israélo-palestinien - s‘est gardé d‘annoncer une initiative française à l‘image de celle lancée sans grand succès sous le quinquennat précédent.

Réaffirmant la position de Paris en faveur de la “solution à deux Etats”, le président français a assuré que la Palestine n’était “pas seule” et que tout serait fait pour qu‘elle vive “dans des frontières sûres et reconnues en sécurité aux côtés d‘Israël, avec Jérusalem comme capitale des deux Etats”.

Pas question pour autant pour la France de reconnaître unilatéralement l‘Etat de Palestine, a-t-il souligné.

“Nous commettrions une faute profonde (...) A partir du moment où on se marginalise pour choisir un camp, on n‘aide plus pour construire la paix”, a-t-il dit. “Les Américains se sont marginalisés, je cherche pour le moment à ne pas faire de même”.

La France “prendra ses responsabilités en lien avec l‘Onu et ses partenaires pour aller vers cette direction mais je souhaite le faire au bon moment et au moment où ce sera utile pour construire la paix sur le terrain”, a-t-il dit. “Au moment où je le jugerai opportun, je le ferai mais je ne le ferai jamais sous la pression de situations extérieures aux choix de la diplomatie française”.

D‘ici là, le chef de l‘Etat, qui se rendra l‘an prochain en Israël et dans les territoires palestiniens, a indiqué son intention d‘intensifier les échanges afin de construire “des solutions innovantes” et apporter “notre pierre à l’édifice de la paix”.

Reuters


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