Publié le 06-03-2018

L’opposition algérienne accuse le pouvoir d’entraves

Plusieurs partis d’opposition algériens ont dénoncé le rejet “arbitraire” de nombre de leurs listes pour les élections municipales et départementales du 23 novembre, accusant le pouvoir de vouloir faire main basse sur les assemblées locales.



L’opposition algérienne accuse le pouvoir d’entraves

Des laïcs du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), aux formations islamistes – dont le Mouvement de la société pour la paix (MSP) -, en passant par le Front des forces socialistes (FFS, gauche), plus vieux parti d’opposition relèvent de nombreuses candidatures ou listes invalidées pour des motifs jugés futiles ou fallacieux.

Une soixantaine de candidats de l’alliance islamiste El Binaa-Ennahda-FJD ont ainsi été recalés, “certains pour des amendes impayées”, d’autres “pour ‘‘menace sur la sécurité’‘, alors qu’ils ne font l’objet ni de poursuites, ni de condamnation”, a déclaré Khelifa Hadjira, un des dirigeants de cette coalition.

Ces candidatures écartées sont difficiles à remplacer, avancent les partis d’opposition qui, faute de volontaires, ont déjà eu du mal à boucler leurs listes dans certaines circonscriptions.

En outre, accusent-ils les préfectures ont veillé avec zèle au respect d’une disposition de la loi électorale de 2016, appliquée pour la première fois dans le cadre de scrutins locaux : elle impose aux listes de partis ayant obtenu moins de 4 % des voix aux précédentes élections de recueillir le “parrainage” de 50 électeurs par siège à pourvoir.

Ces partis, dont l‘électorat se concentre dans quelques bastions, devaient donc recueillir dans de très nombreuses circonscriptions où leur base est faible de 650 à 2.150 signatures par commune et de 1.750 et 2.750 par département.

Une gageure dans un pays où seuls le FLN du président Abdelaziz Bouteflika et son allié, le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, disposent d’une assise et d’un maillage national : lors des élections locales de 2012, FLN et RND avaient remporté à eux deux la majorité des sièges.

Des listes entières ont en outre été déclarées non-valides parce que “l’administration a rejeté des signatures, en raison d’erreurs minimes liées à la transcription de noms de l’arabe vers le français”, a encore dénoncé le chef du MSP, Abdelmadjid Menasra. Ou parce que des numéros de cartes d‘électeurs avaient été mal reportés, ou des mentions placées dans la mauvaise case.

Les partis au pouvoir n’ont pas répondu aux attaques, mais annoncé leur participation dans l’ensemble des 1.541 communes et 48 départements du pays.


AfricaNews.

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