Publié le 06-03-2018

Le syndicat des forces de la sûreté cherche à assurer sa sécurité !

L’organisme sécuritaire en Tunisie a été une institution fortement contestée vue ses agissements. Cette institution a été par l’époque du président déchu d’une grande allégeance à Ben Ali. Servant l’intérêt de l’Etat et leurs intérêts personnels, les différentes unités de la sûreté ne renvoyaient qu’une image litigeuse de l’organisme sécuritaire. 



Le syndicat des forces de la sûreté cherche à assurer sa sécurité !

A une année de la révolution, l’image demeure la même. Pire encore, les agents sécuritaires sont devenus des objets à différentes sortes d’agressions par le citoyen lui-même. C’est dans ce cadre là que s’est inscrite la conférence de presse tenue, aujourd’hui, au Golden Tulip Tunis. En présence des médias, M. Abdelhamid Jarray et M. Chokri Hamada ont  et dénoncé et condamné les agressions contre les agents sécuritaires.

Prouesses de l’organisme sécuritaire

M. Jarray est revenu sur l’historique de l’organisme sécuritaire pour mettre en évidence les sacrifices de cet organisme. « Il est vrai que par une certaine époque, les agents de la sûreté étaient au service du parti au pouvoir, mais ce ci n’empêche pas le fait que cet organisme a vite fait retraite pour se joindre à la foule qui s’est rebellée contre le régime de Ben Ali ». Dans ce même contexte, M. Jarray a fait l’éloge des exploits du colonel Sami Sik Salem lequel serait un des piliers qui ont sauvé la Tunisie de la dérive et aurait convoqué Mohamed Ghannouchi et Foued Mbazaa suite à la fuite de Ben Ali pour éviter la vacation du pouvoir.  Le secrétaire général du syndicat des forces de la sécurité de l’intérieur a également saisi l’occasion pour rafraichir la mémoire de son audience et raconter l’épisode de l’arrestation des membres de la famille Trabelsi à l’aéroport de Tunis-Carthage, assimilant ainsi les agents de la sûreté aux héros de la mythologie grecque !

Garantir une sécurité, sans soutien, est un travail de Sisyphe

M. Jarray a marqué aussi, dans sa chronologie, la formation du syndicat après le 14 janvier. La fondation de ce syndicat est venue, selon M. Jarray, pour refléter l’image réelle de l’organisme sécuritaire. Honorable et noble à la base, cet organisme ne cherche qu’à accomplir sa mission de combattant dédaigneux pour la protection des citoyens tunisiens et sauvegarder la neutralité de l’institution sécuritaire. N’ayant eu aucun soutien ni de la part du gouvernement, ni de la part du peuple, cet organisme s’est retrouvé dans un labyrinthe sans issue. Le fil d’Ariane perdu, un gouvernement apathique et un peuple rancunier, trois ingrédients pour cuire, à feu doux, la chute du système sécuritaire…

M. Jarray a indiqué, que les forces de sûreté s’attendaient à ce que le gouvernement fasse régner l’ordre et à ce que le peuple soutienne les unités sécuritaires. A sa grande surprise, le gouvernement a fait la sourde oreille et le peuple se prépara pour un plan de vengeance. En effet, M. Chokri Hamada, le porte-parole du syndicat, a dénoncé cette indifférence face aux sacrifices des forces de la sécurité de l’intérieur. Notant que sans le soutien du peuple et du gouvernement, garantir une sécurité s’avère un travail de Sisyphe, M. Hamada a fait appel aux composantes de la société civile pour se mobiliser et apporter son aide à l’organisme sécuritaire.

Revendications

Le syndicat des forces de la sécurité de l’intérieur a revendiqué plusieurs réformes pour promouvoir le secteur sécuritaire et restaurer l’ordre dans toute la Tunisie.

-          Assurer les équipements nécessaires pour les différentes unités de la sûreté afin qu’elles puissent accomplir leurs tâches et se défendre.

-          Travailler sur des réformes au niveau de l’organisation interne de l’organisme sécuritaire à commencer par le Ministère de l’Intérieur.

-          Travailler sur un projet de loi susceptible de garantir les droits des agents de la sûreté.

Notons que plusieurs membres du syndicat et du bureau exécutif du syndicat des forces de la sécurité de l’intérieur entame, le premier février, un sit-in ouvert à la place de la Kasba et ce jusqu'à satisfaction obtenue. Mis à part le sit-in, une marche sera organisée le 2 février devant le Ministère de l’intérieur et se dirigeant vers la place de la Kasba.  


J.Nadiya
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