Publié le 06-03-2018

Bachar al-Assad annonce une 3ème amnistie pour les manifestants

Le président syrien Bachar al-Assad a annoncé dimanche 16 janvier la promulgation d’une amnistie générale "pour les crimes commis pendant les événements". Des déclarations accueillies avec scepticisme par l’opposition.



Bachar al-Assad annonce une 3ème amnistie pour les manifestants

C’est la troisième amnistie annoncée par al-Assad, après celles des 31 mai et 21 juin en faveur des personnes détenues en lien avec le soulèvement. Cette mesure concerne essentiellement des infractions aux lois sur les manifestations pacifiques, le port d'armes ou la désertion de l'armée. Ces dernières semaines, les autorités syriennes ont également annoncé la libération de plusieurs milliers de détenus impliqués dans "les événements" mais n'ayant "pas de sang sur les mains".

 

Cette loi n’est "ni crédible ni sérieuse", ont cependant réagi les Frères musulmans syriens. Ceux-ci jugent que le régime "tente de rendre crédible son projet illusoire de réconciliation et de dialogue national". D’après les Frères musulmans, quelque 60.000 personnes au total ont été arrêtées depuis le début de la contestation.

 

Depuis le début du soulèvement en mars, la répression a fait plus de 5.000 morts, selon les estimations de l'ONU. Ban Ki-moon enjoint Assad d'arrêter de tuer.

 

"Les lois sont décrétées mais ne sont pas appliquées", s’indigne de son côté Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne. Son organisation dispose selon lui de "preuves que plusieurs personnes qui devaient bénéficier de ces mesures sont toujours en détention".

 

Dans le même temps, le secrétaire général de l'ONU, en visite au Liban, pays voisin de la Syrie, a enjoint le président Assad d'"arrêter de tuer". "M. Assad, mettez fin à la violence, arrêtez de tuer vos concitoyens, la répression mène à l'impasse", a insisté Ban Ki-moon lors d'une conférence de l'ONU sur la transition démocratique dans le monde arabe.

Juppé accuse l'ONU

 

En visite en Birmanie, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a pour sa part dénoncé l'inaction de l'ONU : "Le massacre continue, le silence du Conseil de sécurité aussi. Cette situation devient intolérable".

 

La Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution sur la Syrie en octobre. Moscou a proposé une nouvelle résolution condamnant la violence du gouvernement comme de l'opposition, un texte jugé trop timoré par les Occidentaux.

 

"La Ligue arabe s'était donnée jusqu'au 19 janvier pour apprécier la situation, je souhaite fortement qu'elle fasse un constat aussi objectif que possible et qu'elle puisse communiquer ce constat au Conseil de sécurité", a ajouté Alain Juppé, qui redoute un enlisement de la mission d'observation.


AFP
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