Publié le 06-03-2018

30 morts dans un attentat à Damas

Des attentats suicide, attribués rapidement par le régime de Bachar al-Assad à Al-Qaïda, ont fait une trentaine de morts à Damas vendredi matin. Le jour même où les observateurs arabes entament leur mission... 



30 morts dans un attentat à Damas

Les opposants syriens ironisent sur le "hasard" entre les deux événements : d'un côté, les premiers observateurs arabes, arrivés à Damas jeudi soir, qui entament concrètement leur mission ce vendredi. De l'autre, deux attentats suicides, les premiers depuis le début de la révolte contre Bachar al-Assad en mars (et même les premiers de l'histoire du pays), commis dans la capitale vendredi matin.  Ils visaient des bâtiments des services de sécurité et auraient fait une trentaine de victimes, la plupart civiles.

Pour beaucoup, la "coïncidence" est troublante puisqu'elle permet  au régime, qui qualifie les protestataires de "terroristes" depuis neuf mois, de claironner qu'il a raison devant les observateurs arabes.  Et le coupable de ces attentats a déjà été trouvé : moins d'une heure après les explosions, la télévision syrienne indiquait que les premiers éléments de l'enquête pointaient Al-Qaïda et qu'un responsable du complot avait même été arrêté. Là aussi, l'opposition ironise puisque le slogan "Moi ou Al-Qaïda" a déjà été utilisé, entre autres, par Mouammar Kadhafi en Libye.

Le passé obscure du chef des observateurs

Quoi qu'il en soit, les observateurs arabes débutent donc leur mission ce vendredi. La première délégation, composée d'une dizaine de membres, a pour première tâche de régler les problèmes logistiques d'un second groupe de 30 à 50 observateurs qui doit arriver dimanche. Parmi les questions: les lieux de leur déploiement et leur marge de manœuvre pour circuler librement.

L'effectif devrait atteindre à terme environ 200 observateurs, experts civils ou militaires arabes qui travailleront sous la houlette du général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi. Ce choix est d'ailleurs jugé curieux par des ONG puisque ce proche du président soudanais  Omar el-Béchir a officié au Darfour au moment où des crimes de guerre, y compris de génocide, ont été commis -Omar el-Béchir est d'ailleurs recherché par la Cour pénale internationale pour ces actes. 


TF1
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