Publié le 06-03-2018

Antibes: la chasse aux proches de Ben Ali

Le collectif des Tunisiens des des Alpes-Maritimes a organisé, hier, une manifestation devant la Toscana  Il le suspecte d’être détenu par Abdelhakim Hmila. La direction dément et contre-attaque



Antibes: la chasse aux proches de Ben Ali

" Certes, nous avons réussi à nous débarrasser de Ben Ali. Mais le combat n'est pas encore fini. Il faut désormais stabiliser la Tunisie. Et lui rendre ce qui lui a été volé…"  Le collectif des Tunisiens des Alpes-Maritimes présidé par Mustapha Béchir n'en a pas encore fini avec la révolution du Jasmin. Un an jour pour jour après le début du soulèvement, il est plus obstiné que jamais à faire la chasse aux complices du président déchu. Et cette chasse l'a conduit, hier, à organiser une manifestation à Antibes. Avenue de Nice…

Vers 15 heures, plus de soixante membres de l'association se sont postés, avec des drapeaux et des pancartes, face au restaurant-pizzeria la Toscana. Durant près d'une heure, ils ont alors chanté et crié en français ou en arabe : « Rendez l'argent des Tunisiens. Toscana égale voleurs. Cette affaire appartient au peuple. »

 

Hmila, un homme d'affaire de Ben Ali ?

Le collectif suspecte, en effet, l'établissement d'appartenir à Abdelhakim Hmila, via une société écran monégasque. Or ce dernier aurait été l'un des hommes d'affaires les plus proches de Zine el-Abidine Ben Ali. Il aurait notamment œuvré sur les chantiers de plusieurs autoroutes et de « la Baie des Anges » de El Kantaoui. « Nous avons obtenu des renseignements précis qui nous prouvent qu'Abdelhakim Hmila a racheté cette affaire en septembre dernier, atteste Mustapha Béchir. Elle doit donc être vendue pour que l'argent détourné soit rendu à notre pauvre peuple. Nous avons d'ailleurs déposé plainte afin d'obtenir la fermeture rapide de l'établissement. »

 

« L'association s'est trompée de cible »

Mais le collectif des Tunisiens des Alpes-Maritimes n'est pas le seul à ester en justice. Révoltée et scandalisée par la manifestation d'hier, la direction de la Toscana s'apprête à répliquer en déposant plainte dès ce lundi. « Cette mobilisation a pris pour cible un honnête commerçant, plaide l'avocat de l'établissement, Jean-François Gonzalez. L'association s'est largement trompée de cible. La gérance n'a absolument rien à voir avec les événements de Tunisie. En revanche, elle vient de subir un préjudice terrible. Le collectif a traité les directeurs de criminels et d'assassins. Ce sont des faits graves. Tout n'est pas permis en France. » Et le gérant Mahmoud Abou Steit, d'ajouter : « Je tombe des nues. Ce sont des fanatiques. Nous n'avons rien à voir avec l'homme recherché. C'est une folle rumeur. Je suis d'ailleurs égyptien. »


AFP
BN-191211-1.jpg

Dans la même catégorie