Publié le 06-03-2018

Mezri Haddad : Oui ! Je suis un héros

Alors que le peuple Tunisien était au summum de sa rage et alors qu’il pleurait des années de discrimination et réclamait une Démocratie, Mezri Haddad, l’ambassadeur tunisien à l’UNESCO, était l’invité de Bourdin sur la chaine BMF TV et accusait les foules descendues dans les rues, le 13 janvier 2011, de « hordes fanatiques ».



Mezri Haddad : Oui ! Je suis un héros

Cette désignation lui a valu la hargne du peuple Tunisien et ce jusqu’à son invitation sur les ondes de Shems FM hier dans l’émission Hdith Tounes. Mezri Haddad a eu l’occasion à travers cette émission de se défendre et de définir le sujet de son livre « autobiographique » intitulé « La face cachée de la Révolution Tunisienne : Islamisme et Occident, une alliance à haut risque ».

Mezri Haddad, avant d’être un diplomate et ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO, était un journaliste faisant partie de l’opposition par l’époque de Bourguiba et sous le règne de Ben Ali. Mazeri Haddad était l’une des premières personnes qui ont osé déclarer leur hostilité au gouvernement du président déchu. Mais il parait que deux personnes dont Mohamed Masmoudi ont joué un rôle très important pour créer un rapprochement entre Mezri et Ben Ali.  D’ailleurs, ce dernier finit par le nommer ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO en 2009.

Depuis, ce fut le point de conversion pour Mezri Haddad. Il fait place à la rénovation dans sa tête et ne cesse de faire des louanges au régime de Ben Ali et ce jusqu'à la veille de la chute de ce dernier !

Revenant sur ce point, lors de son intervention téléphonique sur Shems Fm, Mezri a avoué qu’il a vraiment proposé des alternatives à Ben Ali afin qu’il puisse sauver son trône et garder sa couronne de dictateur. Il dit avoir eu une conversation avec le président déchu suite à laquelle ce dernier a démenti avoir ordonné l’attaque à arme à feu contre le peuple tunisien.  Selon Mezri, cette information en plus de ce qui lui parvenait dans les rapports des alliés au gouvernement de Ben Ali, l’a laissé dans la confusion. Ce dernier ignorait tout à propos de la situation en Tunisie. D’ailleurs, c’est ce qui explique l’utilisation du terme « hordes fanatiques » sur le plateau de BMF Tv. Mezri a assuré que ce terme ne désignait que les bandes de casseurs et d’agresseurs qui semaient la terreur dans les rues de Tunis pendant le mois de Janvier. Il explique qu’à cette époque il prônait la théorie du complot : il était des partisans de l’idée selon laquelle des « partis anonymes » tentent d’incendier le pays et de le laisser sombrer dans le chaos. Mezri dit dans son livre « qu’il y a pire que la dictature: l’anarchie. Et il y a plus tragique que l’anarchie: la guerre civile ». D’après lui c’est sa peur pour son peuple qui a fait en sorte qu’il suggère des solutions à Ben Ali.

Par ailleurs, Mezri a certifié que manifester reste un droit et que le peuple tunisien ne s’est soulevé qu’à cause de la pauvreté et l’humiliation. En effet, il juge ce « soulèvement légitime à tous les niveaux ». En constatant ceci, Mezri présente sa démission peu de temps avant l’annonce de la fuite de Ben Ali et finit par qualifier son régime « d’une dictature banale que nous n’avons pas su ou pu abolir ; une dictature qui était la moins sanguinaire du monde arabe, économiquement la plus prospère du continent africain, même si elle était les dix dernières années l’une des plus médiocres sur le plan politique ».

C’est ainsi que parle Mezri dans son livre du règne de Ben Ali. Ce livre qu’il choisit d’écrire pour mettre sous les projecteurs «  la face cachée de la Révolution Tunisienne » comporte plusieurs passages qui, en fait, récitent la vie de son écrivain. Et en réponse à la question qui portait sur le sujet, Mezri a simplement déclaré « qu’il est un héros » ! Et comme il l’est, il a expliqué qu’il est de son plein droit de faire l’éloge de « ses exploits en tant qu’opposant » que se soit sous le régime de Bourguiba ou celui de Ben Ali. En effet, Mezri était l’un des rares journalistes et penseurs qui ont osé contester l’absolutisme du gouvernement de Ben Ali et ce ouvertement dans la presse alors qu’il était à l’exil. 


J.Nadiya
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