2021-04-01 نشرت في

Médecin tunisien, je rêve de partir !

Plusieurs agents de la santé se préparent à quitter la Tunisie à la recherche de meilleures conditions de travail. Et le phénomène de la migration des jeunes médecins vers la France, l'Allemagne ainsi que vers les pays du Golfe ne s’est jamais affaibli bien au contraire il s’est accru.



Médecin tunisien, je rêve de partir !

Le chirurgien, Salim Ben Saleh, qui était à la tête de l’ordre des médecins, confirme que «près de quatre-vingts pour cent des jeunes médecins ont émigré à l'étranger en 2019», mettant en garde contre le vieillissement des médecins du secteur public.

Le chirurgien poursuit, "Cette élite s'est toujours sentie dégoûtée", expliquant que ces jeunes "ont eu leurs baccalauréat de lycée avec des moyennes élevés "et se retrouvent marginalisés par les autorités après dix ans d'études".

"Mais qu'a fait l'Etat pour les garder? Moi non plus, je ne peux plus supporter et je partirai", a-t-il ajouté.

Chaque année, la Tunisie génère 800 médecins hautement qualifiés, reconnus internationalement. En revanche, le pays connaît une détérioration de l'état des établissements de santé en raison d'une pénurie de matériel et de médicaments et d'un manque de personnel en raison de fautes dans un contexte de corruption.

«J'ai l'impression d'avoir été enterré vivant en Tunisie», admet le médecin du service des urgences d'un hôpital gouvernemental de la capitale, Tunis.

Ce médecin est marié depuis cinq ans et se prive d'avoir des enfants de peur de ne pas pouvoir fournir les facilités nécessaires pour assumer leur responsabilité. "Le gros problème ici est l'aspect financier", dit-il. "Nos salaires sont dégradants."

Une étude récente préparée par une organisation et un institut d'études de notoriété internationale a révélé que le médecin interne en Tunisie gagne environ 365 euros par mois, ce qui est inférieur au salaire moyen et permet à peine pour une famille composée d'un père, d'une mère et de deux enfants d’avoir une vie décente.

"C'est inacceptable et dégoûtant", a ajouté ce médecin faisant référence aux heures supplémentaires "obligatoires" dues à la surpopulation dans certains hôpitaux et à la pénurie de personnel.

En contrepartie, «zéro droit» selon certains médecins, qui n'ont pas perçu leur salaire depuis qu'ils ont été affectés à un contrat à durée déterminée en décembre dernier. Ils n'ont pas d'assurance maladie et continuent leur travail malgré l'absence de matériel et de fournitures nécessaires pour soigner les patients.

Le secteur de la santé représente 6% du budget de l'Etat, qui recherche des ressources supplémentaires pour l'année 2021, alors qu'il est difficile pour les responsables de se lancer dans de grands projets de réforme du secteur qui sont exigés des bailleurs de fonds internationaux.

En retour, les conflits politiques, les troubles sociaux et les difficultés économiques alimentent le climat «étouffant» du pays.

"Je ne vois pas d'espoir ici, je veux émigrer pour un meilleur moral", a déclaré le médecin, qui a reçu des offres d'emploi et prépare son dossier pour quitter le pays.

Une étude publiée en 2020 par un jeune doctorant en médecine a confirmé que la fuite des cerveaux touche toutes les spécialités des médecins et personnels de santé, ce qui renforce les carences «notamment dans les régions les moins développées».

La secrétaire générale du Syndicat des médecins, Ahlam Belhaj, a expliqué que les pays qui emploient ces compétences «bénéficient sans retour d'un capital humain hautement qualifié».

Le directeur général de la santé, Faysal Ben Salah, affirme que "cet afflux nous inquiète", expliquant que le coût de la formation d'un médecin en Tunisie est estimé à environ 46 mille euros.

Le fonctionnaire conclut que la fuite des cerveaux peut être considérée comme "une exportation de services, mais cela doit être surveillé", appelant à ce que cette migration soit réglementée par des accords entre pays.


 


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