Publié le 06-03-2018

Chronique d'un voyageur en train

Certains aiment voyager en train parce qu’il est régulier, moins cher et plus spatiaux que les autres moyens de transport. D’autres ne le préfèrent pas parce qu’ils jugent que le voyage en train est beaucoup plus lent et ennuyeux. Loin de la vision utilitaire et pragmatique, nous avons essayé de vivre pour vous, le parcours ordinaire d’un voyageur  en train de grandes lignes.



Chronique d'un voyageur en train

Le train à destination de, Bir Bouragba- Sousse-Sfax-Gabes, n’a pas changé depuis l’indépendance. Le comportement des voyageurs tunisiens, non plus, n’a pas changé. Ce sont le plus souvent les mêmes scènes ordinaires à chaque fois. Prenons-le comme exemple.

Oublions les périodes de vacances, là où les wagons deviennent des grands gâteaux fourrés à la chaire humaine. Et là où, tu as des fois envie de t’éclipser dans ta valise, tellement toutes les allées sont bouchées jusqu’à la locomotive, le seul wagon qui reste vide en ce moment là.

Nous allons partir en voyage ordinaire de tous les jours.

Si vous avez de la chance et que vous prenez le train d’un terminus, ne vous inquiétez pas. Si on vous dit que le départ est à 13h05, c’est que vous devez y être au plus tard à 13h05. Cependant, si vous êtes sur le quai de l’une des stations, prenez un magazine avec vous parce que vous allez attendre.

Une fois dans le train, préparez vous à vous battre pour une place si vous êtes en deuxième. En première classe, par contre, en dehors des périodes de pic, vous êtes surs de trouver un siège libre. Et c’est là justement, qu’assez souvent se déclenchent les scènes de discussions byzantines entre le contrôleur et le monsieur qui a un ticket deuxième classe. On ne sait pas pourquoi, ce monsieur existe toujours. Prétendant au début qu’il s’est trompé de wagon ensuite demandant à rester en rajoutant un supplément au ticket. Le contrôleur refuse bien évidemment parce qu’il y a des voyageurs qui ont réservé au guichet et qui sont prioritaires. Inutile de vous dire combien durent ces scènes qui finissent toujours par « l’expulsion » de l’intrus du wagon. Et ce, après avoir épuisé les oreilles des voyageur et séché la salive du contrôleur.  

Vous vous croyez enfin reposés lorsque se déclenche du fond, un « khaina w ma 3ad nsafik » d’un portable puissant. Personne ne bougera le bout du doigt pour lui demander de baisser le son, alors attendez vous à ce qu’il vous fasse un enchainement de « ahzen el rai » jusqu’à ce qu’il s’endorme ou que vous y habituez.

Entre temps, un bébé se révoltant contre ce bazar commence sa rébellion en une cinquième symphonie de bémols. Sa maman va enchainer les chansons, les va et vient dans le wagon ensuite, impatientée, les insultes contre cet enfant insupportable.

Ecoutez, finalement, ce n’est pas aussi dramatique que cela puisse vous paraitre. Les solutions existent toujours : de la musique dans les oreilles, un sommeil profond, ou le don de la patience. Dites vous que, après tout, ça reste un moyen de transport confortable.


Amal Jerbi
train-070810-1.jpg train-070810-2.jpg train-070810-3.jpg train-070810-6.jpg train-070810-4.jpg train-070810-5.jpg

Dans la même catégorie