Publié le 06-03-2018

La CONECT, l’UTT et la CGTT responsabilisent la Présidence, l’ANC et la Présidence du Gouvernement

Considérant la gravité et la sensibilité de la situation économique du pays la CONECT, l'UTT et la CGTT ont publié la présente déclaration/



La CONECT, l’UTT et la CGTT responsabilisent la Présidence, l’ANC et la Présidence du Gouvernement

1-    Considèrent que la situation économique et sociale et les grands défis auxquels notre pays est confronté est une préoccupation nationale de première importance qui concerne tous les tunisiens quels que soient leurs choix ou leurs appartenances et exige le concours et  la mobilisation et  de toutes les parties,  de l’ensemble  des organisations syndicales et professionnelles et des composantes de la société civile. Leur  participation constitue une nécessité absolue pour faire sortir le pays de cette situation difficile et délicate.

Toute exclusion de quelque nature qu’elle soit  ne peut que constituer une atteinte aux libertés fondamentales et aux libertés syndicales en particulier et priver le pays de la contribution de forces actives dont  il a  grandement besoin   pour relever les  nombreux défis auxquels il est confronté.

Les organisations signataires rappellent que sans pluralisme politique, syndical et associatif la transition démocratique recherchée sera vidée de tout son sens  et ne pourra  être qu’utopique.

2-    Rappellent qu’en associant certaines parties et excluant de nombreuses autres organisations alors qu’elles constituent d’importantes parties prenantes, l’approche retenue jusqu’à présent ne peut qu’alimenter les débats stériles autour de considérations liées  à  la liberté et au pluralisme syndical  déjà reconnues au niveau de la constitution, du code du travail et des conventions internationales ratifiées par le pays.

3-    Déclarent que leurs structures professionnelles et leurs adhérents ne peuvent en aucune façon accepter une telle démarche d’exclusion et rejettent catégoriquement toute marginalisation et exclusion de quelque nature qu’elles soient demandant au Gouvernement en sa  qualité de Gouvernement de tous les tunisiens à veiller au respect total de la neutralité,  de l’application de la loi et des conventions internationales tout en évitant toute forme de discrimination et à prendre les mesures urgentes garantissant la participation de toutes les parties prenantes dans un cadre de collaboration étroite, de concertation responsable et d’un consensus général incontournables pour faire sortir le pays de la situation grave qu’il connait.

4-    Rappellent leurs appels successifs lancés depuis de nombreux mois pour l’ouverture d’un dialogue économique et social global et responsable avec la participation de toutes les parties sans  marginalisation ni exclusion aucunes en vue de l’élaboration d’une feuille de route économique et sociale basée sur la contribution responsable et équitable de toutes les parties et le  consensus général, seul facteur permettant d’éviter la marginalisation et l’exlusion

5-    Considèrent que le pacte social dans sa version actuelle dont le contenu correspond réellement à une copie de la partie introductive de la convention collective cadre ne répond nullement aux aspirations et aux attentes des tunisiens ni à celles des organisations syndicales et professionnelles et des composantes de la société civile en excluant un grand nombre de ces parties importantes et prenantes sur le plan économique et social.

La version actuelle du pacte social  annoncée dans des conditions de marginalisation et d’exclusion  est ainsi  devenue un handicap au développement d’un nouveau  dialogue économique et social responsable au lieu qu’il soit un facteur d’unification et de mobilisation de toutes les énergies et des efforts de l’ensemble des organisations pour faire face à la situation fort délicate à laquelle le pays  est confronté.

Les organisations signataires rappellent que la Commission Nationale du Dialogue Social  instituée  par le Code du Travail peut constituer le cadre adéquat pour garantir la représentation de l’ensemble des organisations concernées dans le cadre du respect de la loi et du pluralisme syndical sans marginalisation ni exclusion.

6-    Demandent leur participation effective à toutes les concertations concernant les questions d’ordre économique et social, l’entreprise et le développement ainsi que les négociations sociales et les projets de réformes  dans tous les domaines liés à  l’économie, au social,  aux finances, à la fiscalité et à  la compensation et ce en consécration du pluralisme syndical et des droits de leurs adhérents à la participation aux débats et concertations concernant l’avenir de la nation entière  qui intéressent réellement tous les tunisiens et  ne peuvent se limiter à certaines parties uniquement.

7-    Lancent un appel au Gouvernement, à l’ANC et à la Présidence de la République pour  la mise en place de  mesures urgentes permettant de revoir l’approche suivie et de garantir le respect de ces choix de la nation    surtout en matière de liberté et de pluralisme qui constituent des acquis sacrés pour  tous les tunisiens  et le résultat de  longues décennies de militantisme et de sacrifices.

8-    Appellent les Partis Politiques et toutes les composantes de la société civile au suivi du respect de la constitution, de la loi et des conventions internationales approuvées par notre pays afin de protéger les acquis de la nation et de garantir la réussite du processus de transition démocratique.

Les Organisations signataires de cette déclaration considèrent que la responsabilité de la consécration de ces principes fondamentaux, leur application et leur respect incombe en premier lieu aux trois grandes institutions du pays ; la Présidence de l’ANC, la Présidence de la République et surtout la Présidence du Gouvernement en tant que pouvoir exécutif.
 


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