Publié le 06-03-2018

Censure planifiée à Tunis et interdiction de travail à Gafsa

Vendredi 20 décembre, la journaliste de la radio nationale, Karima Oueslati s’est vue empêchée de présenter l’émission «Al Haq Haq» (la vérité est la vérité), qu’elle présente d’habitude tous les vendredis, à partir de 11h30, pour être remplacée par un autre journaliste.



Censure planifiée à Tunis et interdiction de travail à Gafsa

L’émission de ce jour devait traiter de «la réalité de la radio publique au vu de la prolifération de radios privées».

Oueslati déclare à l’Observatoire de Tunis pour la liberté de la presse que «dès mon arrivée au siège de la radio et à l’entrée du studio où je devais présenter mon émission, j’ai été informée de son annulation, par le vaguemestre du directeur, qui a précisé que le thème de la presse était sans importance pour les citoyens et sans rapport avec l’idée du programme, qui doit se limiter essentiellement, à la présence de ministres et de représentants de l’Etat».

Oueslati ajoute que «El Haq haq» est une émission qui traite de tous les sujet qui touchent le citoyen, dont l’information, sauf que la direction de la radio veille à maintenir un seul son de cloche, à savoir celui des responsables de l’Etat, refusant tout autre voix en direct»

Oueslati travaille, depuis le 27 novembre 2013, à préparer l’émission qui était programmée le 29 novembre dernier et qui a été reportée à cause des engagements du président directeur général de la radio, hôte principal de l’émission, qui à lui-même, demandé le report de l’émission à l’après 17 décembre courant, suite à de nombreuses correspondances adressées à la direction de l’Entreprise.

Par ailleurs, un groupe d’employés de la société tunisienne de transport des produits miniers a interdit l’équipe de la chaîne associative «El Hiwar ettounissi» et le journaliste indépendant Hédi Raouadi de couvrir un rassemblement organisé devant le gouvernorat de Gafsa.


Riadh Hidouri de la chaîne «El Hiwar ettounissi» déclare à l’Observatoire que «dès que les manifestants se sont aperçus de la présence de la camera ils se sont dirigés vers nous, -moi même et le cameraman de la chaîne Mohamed Gharbi ainsi que le journaliste indépendant Hédi Raouadi- et nous ont demandé de quitter les lieux sans filmer». Le journaliste ajoute que «les protestataires ont argué l’absence de la presse lors du sit in organisé à la société à Mdhilla, du gouvernorat de Gafsa, qui a démarré depuis 10 jours».

Devant l’acharnement des protestataires les journalistes ont été obligés d’abandonner.

Le Centre de Tunis pour la liberté de la presse solidaire avec Ouestlati, Hidouri, Raouadi et Gharbi relève que les pratiques de la censure intentionnelle et planifiée sur les contenus journalistique et l’interdiction de travailler continuent de sévir dans le champ médiatique tunisien, étouffant le travail des journalistes, au moment où la déontologie et les lois organisant le métier récusent d’une façon catégorique et incriminent ces procédés.


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