Publié le 06-03-2018

Internet : Big Brother est parmi nous

Big Brother is watching you. Une célèbre expression inventée par le non moins célèbre écrivain britannique George Orwell, dans son excellent roman de fiction1984. Pour ceux qui ne connaissent de cette expression que l’émission de télé réalité ou son usage actuel commun, un retour sur l’essence de cette expression s’impose.



Internet : Big Brother est parmi nous

Big Brother is watching you. Une célèbre expression inventée par le non moins célèbre écrivain britannique George Orwell, dans son excellent roman de fiction1984. Pour ceux qui ne connaissent de cette expression que l’émission de télé-réalité ou son usage actuel commun, un retour sur l’essence de cette expression s’impose.

Dans son roman, George Orwell met en cause les régimes totalitaires qui se développent à travers une culture populaire qui fait perdre aux gens, progressivement, leurs libertés individuelles. Avec le temps et grâce au succès flagrant du roman, le terme « Big Brother » est devenu synonyme de système de surveillance.

Mais ce qui est intéressant, c’est que dans ce roman, Big Brother  est le Chef de l’Océania (un des trois états qui existent encore en 1984). Sauf que ce chef n’apparaît pas en personne. Son affiche hante les rues de Londres, il observe tout le monde avec un regard à la fois sécurisant et autoritaire. Télécrans et vidéo-survaillances, les gens sont surveillés en permanence et ne peuvent pas s’empêcher de penser à Big Brother et à travers lui. Ce dernier leur envoie des messages 24h/24, à tel point qu’ils n’arrivent plus à se souvenir d’une vie avant Big Brother.

George Orwell avait écrit son roman en 1949, en anticipant une époque où les Etats policiers prendraient le dessus. Mais ne pensez-vous pas que la description d’une telle situation est très proche de ce que nous vivons avec Internet aujourd’hui ? Le web, ne serait-il pas le vrai Big Brother qui nous regarde ?

Quand Internet devient Big Brother

Pourriez-vous imaginer une vie sans Internet aujourd’hui? Difficile de répondre par l’affirmative. Vos données personnelles sont–elles toujours privées ? Si un ‘non’ catégorique ne s’impose pas encore, une réponse par  ‘oui’ est difficile à argumenter. Facebook en est l’exemple le plus frappant. D’ailleurs son fondateur, Mark Zuckerberg n’a pas hésité à déclarer récemment que la protection de la protection de la vie privée est une notion périmée.

Nous pensons protéger nos données avec les restrictions, mais en réalité, le réseau social en est le propriétaire. Si l’utilisateur supprime son compte, ses données restent conservées. Mais si Facebook se retrouve souvent cité dès lors quand évoque la vie privée, il n’est en fait, que l’arbre qui cache la forêt.

Autre exemple beaucoup moins controversé, mais qui nous laisse tout aussi dubitatif: l'outil Google StreetView qui permet de voir les rues à partir des cartes. Il permet à l’internaute de se balader dans les rues comme si il y était. En réfléchissant un peu, on peut penser aux vidéo-surveillance.

Avant de faire un procès d’intention au web, on peut déjà admettre que des conditions d’utilisation sont soumises à l’internaute pour souscrire à un site ou réseau social quelconque. Il lui est demandé de cocher/décocher des cases et d’accepter ou pas ces conditions. L’internaute est donc soumis à une consultation préalable. Personne ne l’oblige donc à faire part de ses données personnelles et leurs éventuelles utilisations (à des fins commerciales le plus souvent). Sauf que, ce consentement serait ambigu car il est souvent irresponsable. En fait, l’internaute est rarement conscient des enjeux.

Internet est certainement l’outil le plus extraordinaire que nous ayons eu : liberté, accès inestimable aux différentes sortes d’informations, et partage des données. En même temps, notre vie est étalée au grand jour parfois mêmes jusqu’aux détails les plus intimes : Où nous allons, qu’est-ce que nous faisons, avec qui nous sortons, où passons nous nos vacances, Facebook Photos à l’appui évidemment. Nos orientations sexuelles, politiques et religieuses, nos prises de position, tout est accessible à tout le monde, sans ou avec son plein gré, la question ne se pose plus, du moment que le fait est là. Ces informations sont non seulement accessibles à tous, mais ont  une durée de vie « virtuelle » indéfinie.

Sur le web, s’il on croit que c’est facile de supprimer ses données, il est quasi impossible d’effacer ses traces. Nos empreintes restent et peuvent ressurgir un jour ou l'autre.

A la fin des années 1980, en Allemagne, un recensement sur le fichage des personnes avait fait scandale. Aujourd’hui, le fichage numérique se fait volontiers. Est-ce les mentalités qui ont évolué, ou est-ce que l’évolution technologique n’adhère pas le terme "privé" dans son lexique ?

Internet: un espace sans règles, ou un espace à règles fantômes, une chose est sûr, du moment que vous y êtes, Big Brother is watching you !

Sarah B.H

 

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