Publié le 06-03-2018

Syrie : François Hollande lâché par l'Europe au G20

L'Union européenne a rejeté jeudi l'usage de la force en Syrie, souhaitant une solution politique dans le cadre de l'ONU. Une position déjà défendue par l'Allemagne.



Syrie : François Hollande lâché par l'Europe au G20

La mission s'annonce difficile. Si ce n'est impossible. Au sommet du G20 de Saint-Pétersbourg, François Hollande ne s'est fixé qu'un seul objectif: rallier «la coalition la plus large possible» de pays en faveur d'une intervention punitive en Syrie, aux côtés des Américains. «Nous comptons sur le soutien des Européens et des pays arabes», assurait l'entourage du chef de l'État. Peine perdue. François Hollande avait à peine posé le pied sur le tarmac de l'aéroport de Saint-Pétersbourg qu'il était déjà lâché par ses plus proches alliés, les Européens.

Membre du G20, représentant les 28 États membres de l'UE, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, flanqué du président de la Commission José Manuel Barroso a clairement rejeté l'usage de la force en Syrie. «Il n'y a pas de solution militaire au conflit en Syrie» a-t-il déclaré à Saint-Pétersbourg, «seule une solution politique peut arrêter les massacres, les violations de droits de l'homme et la destruction de la Syrie».

Le président de l'UE a calqué sa position sur celle d'Angela Merkel, hostile aux frappes en Syrie, comme 70 % des Allemands, et favorable à une «solution politique dans le cadre de l'ONU».

Le camouflet est sévère pour le président français, venu en force au G20, accompagné de Laurent Fabius, Pierre Moscovici et Michel Sapin. Après avoir subi la poignée de main glaciale de Vladimir Poutine, François Hollande espérait un soutien, au moins moral de ses amis européens, à sa décision d'intervenir militairement en Syrie. Il n'en est rien. «À ce jour, la France est le seul pays de l'UE» à vouloir punir militairement la Syrie, a rappelé Herman Van Rompuy, soulignant l'isolement de la France.


Le Figaro

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