Publié le 06-03-2018

Jugement de Nasreddine Shili et Mourad Mehrzi aujourd'hui

Un artiste ayant jeté un oeuf sur un ministre tunisien et le caméraman ayant filmé la scène seront jugés jeudi 5 septembre 2013 et encourent sept ans de prison, selon un des avocats dans cette affaire qui suscite des craintes pour la liberté d'expression.



Jugement de Nasreddine Shili et Mourad Mehrzi aujourd'hui

Les deux accusés, le cinéaste Nasreddine Shili et le vidéaste Mourad Mehrzi, sont poursuivis pour "complot en vue de commettre une agression préméditée contre un fonctionnaire, diffamation, atteinte aux bonnes mœurs, outrage à autrui", a expliqué à l'AFP Me Ayoub Ghdemssi, expliquant que la peine maximale encourue est de sept ans de détention.

Lors d'une cérémonie le 16 août à la mémoire d'un comédien décédé, le cinéaste a jeté un œuf sur le ministre de la Culture Mehdi Mabrouk, une scène en partie filmée par le caméraman du site d'information Astrolab TV.

Le caméraman, également secrétaire adjoint du syndicat des techniciens cinématographiques, a été arrêté deux jours plus tard et est depuis en détention. M. Shili a été pour sa part placé en détention le 21 août.

"Il n'y a aucun fondement juridique à ces accusations surtout pour Mourad Meherzi qui faisait son travail ce jour-là. L'acte de Nasreddine Shili n'a aucun lien avec la violence, ce n'est qu'un acte de protestation pratiqué dans le monde entier", a souligné l'avocat.

"C'est une atteinte à la liberté d'expression et à la démocratie", a déploré lors d'une conférence de presse Inès Ben Othman, secrétaire générale du syndicat des techniciens cinématographiques qui réclame la libération immédiate des accusés.

"Nous n'allons pas nous taire et nous mènerons des mouvements de protestation jusqu'à la libération de Mourad et Nasreddine", a-t-elle renchéri.

Les ONG Reporters Sans Frontières et Human Rights Watch ont réclamé la libération immédiate de Mourad Mehrzi, soulignant qu'il ne faisait qu'exercer son activité professionnelle.

Le gouvernement tunisien, dirigé par les islamistes d'Ennahda est régulièrement accusé d'atteintes à la liberté d'expression par ses détracteurs, ce qu'il dément avec véhémence.


AFP

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