Publié le 06-03-2018

Mort de Laszlo Csatary, criminel de guerre nazi le plus recherché

Le Hongrois Laszlo Csatary, le criminel de guerre nazi le plus recherché au monde, est mort à l'âge de 98 ans à Budapest, lundi 12 août, d'une pneumonie. Il avait été inculpé en juin par la justice hongroise de "crimes contre l'humanité" pour des actes de torture et d'exécutions sommaires, ainsi que pour avoir participé à la déportation de quelque quinze mille juifs vers le camp d'extermination d'Auschwitz. Il a nié ces accusations.



Mort de Laszlo Csatary, criminel de guerre nazi le plus recherché

Le centre Simon-Wiesenthal, qui traque les criminels de guerre nazis, avait fait de Csatary sa cible numéro un l'an dernier. Il avait alerté à la fin de 2011 la justice hongroise sur son passé suspect et lui avait fourni les preuves que Laszlo Csatary avait aidé à organiser en 1944 la déportation de quinze mille sept cents juifs de la ville slovaque de Kosice vers le camp d'Auschwitz. Csatary avait été arrêté le 18 juillet 2012 par la police à Budapest et assigné à résidence.

Laszlo Csatary avait été nommé à l'automne 1942 chef de la police dans la ville de Kassa (aujourd'hui Kosice) en Slovaquie. "Après l'occupation allemande de Kassa en mars 1944, un ghetto a été établi dans la ville, où la majorité des juifs locaux ont été déportés entre le 15 et le 22 avril 1944 avec l'aide de la police locale et de la gendarmerie", avait précisé le parquet hongrois.

Condamné à mort par contumace en 1948 à Kosice, alors en Tchécoslovaquie, Csatary, s'était réfugié au Canada. En 1995, les autorités canadiennes avaient découvert sa véritable identité et il s'était alors enfui en Hongrie. La peine de mort ayant été abolie en 1990 en Tchécoslovaquie (dont la Slovaquie faisait alors partie), la justice avait formellement commué sa peine de mort en réclusion à perpétuité début 2013, ouvrant ainsi la voie à son extradition.

Ces dernières années, les autorités en Europe ont redoublé d'efforts pour faire comparaître en justice les personnes toujours en vie qui étaient impliquées dans l'Holocauste. L'ancien gardien du camp de Sobibor, John Demjanjuk, condamné en 2011 à 5 ans de prison et mort un an plus tard à l'âge de 91 ans, avait comparu en chaise roulante ou sur un brancard. Son cas a créé un précédent en Allemagne, car le fait d'avoir travaillé dans un camp de concentration était suffisant pour reconnaître Demjanjuk coupable de complicité de meurtres. L'Etat allemand étudie une cinquantaine de cas actuellement.


AFP

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