Publié le 06-03-2018

Une princesse saoudienne accusée d'esclavagisme aux Etats-Unis

Meshael Alayban, 42 ans, l'une des six épouses d'un petit-fils du roi Abdallah d'Arabie saoudite, est accusée d'avoir fait travailler une mère de famille kényane seize heures par jour, sept jours sur sept, pour un salaire mensuel de 220 dollars, dans son palais saoudien et dans une résidence à Irvine (comté d'Orange, sud-est de Los Angeles).



Une princesse saoudienne accusée d'esclavagisme aux Etats-Unis

Meshael Alayban a été arrêtée à Irvine mercredi. Elle a dû remettre son passeport aux autorités américaines et pourra sortir de prison contre une caution de 5 millions de dollars, le port permanent d'un système de géolocalisation et l'interdiction de quitter le comté sans permission, selon un communiqué du procureur du comté d'Orange.


La princesse a été inculpée pour «esclavagisme à l'encontre d'une femme kényane aux Etats-Unis, forcée à travailler comme esclave domestique contre sa volonté», précise le communiqué. L'employée, à qui il avait été promis un salaire de 1'600 dollars par mois pour cinq jours de travail hebdomadaire, a commencé à travailler en mars dans la palais de la princesse.


Cette dernière «est accusée d'avoir pris le passeport de la victime et de l'avoir empêchée de retourner au Kénya», selon le bureau du procureur. En mai, Meshael Alayban et sa famille sont venues aux Etats-Unis avec la plaignante, à qui l'accusée avait demandé de mentir sur ses conditions de travail lors du rendez-vous à l'ambassade américaine pour l'obtention du visa.


Dépliant contre l'esclavagisme



A son arrivée en Californie, la plaignante a pu récupérer son passeport pour passer l'immigration, mais l'accusée le lui a aussitôt repris, selon le procureur. A Irvine, elle a été «obligée de travailler pour au moins huit personnes dans quatre appartements de la résidence», ajoute le communiqué. L'employée – dont l'identité n'a pas été révélée – a pu s'échapper mardi et a été recueillie par un conducteur de bus.


Elle avait sur elle un dépliant sur la lutte contre l'esclavagisme et les droits des victimes, qui lui avait été remis à l'ambassade américaine. «C'est une femme intelligente. Elle a vu (aux Etats-Unis) une occasion de recouvrer sa liberté et elle a su la saisir», a déclaré son avocat Steve Baric.


Lors de l'arrestation de Meshael Alayban, les autorités ont découvert dans l'appartement quatre Philippines qui pourraient elles aussi être victimes d'esclavagisme. Leur cas fait l'objet d'une enquête, a précisé le procureur. En cas de condamnation, l'accusée risque jusqu'à 12 ans de prison.


AFP
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