Publié le 06-03-2018

Selma Mabrouk : J'ai comme un mauvais pressentiment....

Salma Mabrouk est revenue, vendredi  14 juin, sur le projet de la Constitution et sur les faits observés récemment, et notamment ‘l'épisode’ du registre des PV et les accusations portées à l’encontre du président de la commission des deux pouvoirs, Omar Chetoui.



Selma Mabrouk : J'ai comme un mauvais pressentiment....

Selma Mabrouk a indiqué :

« J'ai comme un mauvais pressentiment....


Depuis le 22 avril, nous étions quelques députés, certes pas nombreux mais de courants divers, à déclarer de façon claire qu'il y avait manipulation frauduleuse du projet de la constitution. Quelques interviews pus tard, l'attention des médias est retombée. Les révélations publiées, texte comparatif entre la version originale des commissions constituantes etcelle du comité mixte de coordination et de rédaction à l'appui, n'ont pas suffit pour alerter la société civile et les experts. Les déclarations déroutantes de certains collègues n'ont pas aidé à lever le brouillard épais qui enveloppe les travaux menés à huit clos du comité mixte. Les analyses et les conférences qui ont suivi se sont basées sur ce faux document, qui est devenu ainsi la base "légitime" du débat national.



Nous n'avons pas cessé de dire et redire notre refus de cet état de fait depuis cette triste date du 22 avril, partout où on allait, mais la "sauce n'a pas pris".


Aux révélations concernant les fraudes sur le fond (articles de la constitution modifiés dans une logique de restriction des libertés et des moyens de contrôles démocratiques) se sont rajoutées des révélations sur des fraudes sur la forme ( non publication des rapports originaux des commissions et des débats des plénières portant sur l'article 104 du règlement intérieur qui spécifie les prérogatives du comité mixte ) dans une quasi indifférence générale.


Un communiqué daté du 3 juin et signé par une soixantaine de députés et faisant référence à la formation d'un groupe de députés "opposants au projet de la constitution du 1er juin" n'a pas non plus fait l'objet d'une attention particulière. Le faible nombre des signataires et surtout la "qualité" de ceux qui se sont abstenu de signer aurait dû attirer toute la presse, et lancer le débat sur le vote imminent de la constitution et de tout ce qui en découlera...


Amor Chetoui et l'épisode du "cahier" a de nouveau un peu réveillé l'attention générale, mais le "scoop" passé de quelques heures, les médias se sont à nouveau détournés des évènements et le "coup de force" perpétré par MBJ les jours suivant pour arriver à avoir un rapport final de la commission qu'Amor Chetoui préside est passé comme une lettre à la poste...


Hier, une délégation des signataires du communiqué du 3 juin a été reçue par le président de la république. Celui ci a promis de prendre position dans notre sens dès qu'il recevra officiellement le projet de la constitution.


L'équipe de presse de la présidence a couvert naturellement la réunion.
Aujourd'hui, nous sommes allés à la rencontre Mr; Abdessatar Ben Moussa président de la LTDH pour les mêmes raisons. Aucune couverture médiatique ne s'est présentée...


Loin de moi l'idée de blâmer les médias et encore moins la société civile.
Il est de mon devoir de relater les évènements tels que je les perçois car je m'inquiète de cette "lassitude" que j'observe depuis un certains temps chez ces acteurs vitaux de la transition démocratique.


Nous sommes arrivés au "dernier tour de piste" concernant la constitution. Le stratagème d'Ennahdha et de ses collabos a brouillé les cartes, mais notre attention à nous ne doit pas fléchir.


J'en profite pour faire un appel à tous, partis politiques, députés, société civile, à tous ceux qui refusent d'hypothéquer l'avenir des générations futures, de se réunir enfin et de se dresser comme un seul Homme contre ce projet infâme de dictature qu'a "honorablement" paraphé en grande pompe aujourd'hui notre "bien aimé" président de l'assemblée »


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