Publié le 06-03-2018

Syrie: une journaliste syrienne tuée à Qousseir, réunion à Paris et Bruxelles

L'armée syrienne et le Hezbollah libanais livraient lundi des combats acharnés pour s'emparer de la ville stratégique de Qousseir alors que les efforts diplomatiques s'intensifient en vue de la tenue, en juin à Genève, d'une conférence internationale pour mettre fin au conflit en Syrie.



Syrie: une journaliste syrienne tuée à Qousseir, réunion à Paris et Bruxelles

L'armée syrienne et le Hezbollah libanais livraient lundi des combats acharnés pour s'emparer de la ville stratégique de Qousseir alors que les efforts diplomatiques s'intensifient en vue de la tenue, en juin à Genève, d'une conférence internationale pour mettre fin au conflit en Syrie.

Près de Qousseir, une journaliste de 26 ans, originaire de Homs, Yara Abbas, travaillant pour la chaîne syrienne d'information en continu Al-Ikhbariya a été tuée près de l'aéroport de Dabaa, situé à 6 km au nord de la ville, a indiqué la chaîne.

Dans une atmosphère de violences incessantes depuis plus de deux ans, les chefs de la diplomatie américaine et russe, initiateurs du projet de conférence de paix, vont s'entretenir à Paris, tandis qu'à Bruxelles, les ministres européens doivent discuter d'une éventuelle levée de l'embargo d'armes en faveur des rebelles.

Tandis que la situation devient de plus en plus chaotique sur le terrain, Navi Pillay, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, a averti lundi à l'ouverture de la 23e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, qu'un "cauchemar" se dessine en Syrie.

Une "catastrophe humanitaire, politique et sociale frappe déjà et ce qui nous attend est véritablement un cauchemar", a-t-elle déclaré.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les combats se poursuivaient lundi à Qousseir, une ville stratégique située dans l'ouest de la Syrie, près de la frontière nord du Liban.

Les insurgés défendent bec et ongle la ville et ses environs, face au régime qui tente de la reconquérir avec l'aide du Hezbollah chiite libanais dont au moins 79 membres ont été tués en une semaine dans les combats, selon l'OSDH.

Dimanche, une source proche du Hezbollah avait fait état de 110 morts ces derniers mois, dont une très grande majorité à Qousseir. Un corps expéditionnaire du mouvement chiite de 1.700 hommes combat dans la région de Qousseir, selon cette source.

Samedi, une source proche du mouvement chiite avait affirmé que Qousseir est contrôlée à 80% par l'armée syrienne et le Hezbollah libanais, et que la route reliant l'est du Liban à Homs, au centre de la Syrie, est "sécurisée".

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit "profondément inquiet" face au rôle grandissant du Hezbollah dans la guerre civile en Syrie.

A Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne sont réunis lundi pour tenter de trouver un consensus sur la fourniture d'armes aux rebelles syriens, un dossier sur lesquels les 27 sont profondément divisés.

L'objectif est de s'entendre sur le renouvellement du paquet des sanctions prises depuis deux ans par l'UE contre le régime syrien, dans lequel figure l'embargo sur les armes, qui expire le 31 mai à minuit.

L'opposition syrienne, réunie à Istanbul, a une nouvelle fois prié l'UE de lever son embargo. "La population syrienne continue à demander des armes pour se protéger. Je prie pour que les ministres qui se réunissent à Bruxelles le comprennent", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Coalition, Khaled al-Saleh.

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a exprimé pour sa part l'espoir de faire avancer le projet de conférence, baptisée Genève-2, lors d'une rencontre qu'il aura lundi soir à Paris avec ses homologues américain et russe, John Kerry et Sergueï Lavrov dont le pays est le principal allié du régime de Damas.

"Il semble que du côté du régime de Bachar al-Assad certains noms ont été avancés" pour représenter Damas à la table des négociations, a déclaré dimanche M. Fabius à des journalistes, indiquant attendre que l'opposition "puisse faire de même".

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a annoncé la "décision de principe" de la Syrie "de participer à la conférence internationale.

Mais à Istanbul, la Coalition nationale de l'opposition syrienne a connu un sérieux revers dans ses efforts d'unification des opposants au régime de Damas avec le fiasco tôt lundi d'un vote sur son élargissement à de nouveaux membres, qui laisse planer le doute sur sa participation à Genève-2.

L'Iran, allié régional du régime syrien, a indiqué qu'il accueillerait mercredi une "conférence internationale" visant à trouver une "solution politique" au conflit en Syrie.

En Iran, "plus de 40 pays sont attendus, ainsi qu'un représentant de l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan", a précisé le vice-ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian.

M. Annan est l'ancien médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe dans le conflit qui a fait selon l'OSDH plus de 94.000 morts depuis mars 2011.


AFP

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