Publié le 06-03-2018

Italie: le président Napolitano réélu pour sortir de l'impasse

Le président italien sortant Giorgio Napolitano, 87 ans, appelé à la rescousse par un Parlement dans l'impasse, a été réélu samedi, provoquant la fureur de Beppe Grillo, qui a crié au "coup d'Etat" et lancé un appel à une "mobilisation populaire".



Italie: le président Napolitano réélu pour sortir de l'impasse

Dans sa première réaction publique après sa réélection, M. Napolitano a souligné "la situation difficile" du pays et indiqué qu'il préciserait ses intentions au cours de sa prestation de serment et dans son discours au Parlement lundi à 15H00 GMT.


La réélection, une première dans l'histoire italienne, à une très large majorité de cet ancien communiste qui fêtera ses 88 ans en juin, a été accueillie par une longue ovation debout de la majorité des "grands électeurs".


"Aujourd'hui est une journée importante pour notre République. Je remercie le président Giorgio Napolitano pour son sens du devoir et sa générosité personnelle et politique qui lui a fait accepter de poursuivre son engagement dans un contexte aussi difficile et incertain", a aussitôt réagi le chef de la droite Silvio Berlusconi.


Son successeur à la tête du gouvernement, Mario Monti, a lui aussi remercié M. Napolitano pour son "esprit de sacrifice".


Le pape François a félicité M. Napolitano après son élection, lui souhaitant "de poursuivre son action éclairée et sage soutenu par la coopération" des partis politiques.


Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a félicité M. Napolitano pour sa réélection qui intervient à "un moment décisif pour le processus d'intégration" européen.


Le président du Parlement européen Martin Schulz s'est dit pour sa part "confiant que sa stature internationale et son expérience aideraient le pays à sortir de l'impasse et à restaurer la stabilité, la cohésion et la confiance dont l'Italie et l'Europe ont besoin", tandis que le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, s'est réjoui de pouvoir "continuer à coopérer avec lui en ces temps difficiles pour l'Italie et l'Union européenne".


A l'opposé, l'ex-humoriste Beppe Grillo, chef du Mouvement cinq étoiles (M5S), a estimé que les dirigeants des partis politiques traditionnels étaient "prêts à tout pour empêcher le changement". "Ils sont désespérés. Un coup d'Etat est en cours", a-t-il écrit sur son blog pendant que ses partisans, rassemblés devant la Chambre des députés à Rome, criaient "Bouffons, bouffons!", "Honte!", tout en scandant le nom de leur candidat, le constitutionnaliste Stefano Rodota
 

Ce dernier s'est toutefois dissocié de ces manifestations, soulignant "être opposé à une quelconque marche sur Rome". Il a même adressé "un salut au président réélu".
 

M. Napolitano, qui n'avait cessé de répéter son souhait de ne pas se présenter en raison de son âge avancé et aussi de la volonté de changement exprimée par les électeurs, a finalement cédé à la pression des responsables politiques, incapables de lui trouver un successeur après cinq tours de scrutin.
 

"Je considère qu'il est de mon devoir d'offrir la disponibilité qui m'a été demandée", avait expliqué Giorgio Napolitano, figure respectée de la scène politique italienne.


AFP
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