Publié le 06-03-2018

Koweït: heurts entre police anti-émeutes et manifestants

La police anti-émeutes a utilisé du gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes mercredi soir à Koweït pour disperser des milliers de manifestants de l'opposition, dont plusieurs ont été blessés, selon des témoins.



Koweït: heurts entre police anti-émeutes et manifestants

Les manifestants s'étaient rassemblés pour protester contre une opération menée dans la journée par la police anti-émeutes à la résidence d'un dirigeant de l'opposition, l'ancien député Mussallam al-Barrak.

Des manifestations de soutien à M. Barrak, condamné lundi à cinq ans de prison pour un discours jugé diffamatoire envers l'émir du Koweït avaient déjà rassemblé des milliers de personnes lundi et mardi.

Les heurts de mercredi soir sont les premiers survenus depuis trois mois au Koweït.

Les violences ont éclaté quelques heures après l'opération menée par des policiers anti-émeutes équipés de fusils d'assaut au domicile de M. Barrak, un ancien député de l'opposition. Les policiers voulaient arrêter M. Barrak, qui n'a pas obtempéré à plusieurs convocations, et l'incarcérer pour qu'il purge sa peine de cinq ans de prison.

Une foule estimée à 10.000 personnes a alors marché sur un poste de police situé dans le sud-ouest de la capitale. Les manifestants ont été repoussés par la police avec du gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes et ont répliqué en lançant des pierres et des fusées d'artifice.

Plusieurs manifestants ont été blessés, selon des témoins.

M. Barrak a été condamné lundi à cinq ans de prison ferme pour un discours prononcé lors d'un meeting le 15 octobre 2012 et jugé diffamatoire envers l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah.

Le ministre de l'Intérieur, Ahmad al-Houmoud al-Sabah, membre de la famille royale, a appelé l'ancien député à se rendre pour ensuite contester la peine devant les tribunaux s'il le souhaite.

S'exprimant sur la télévision locale d'opposition Al-Youm, M. Barrak a assuré que même s'il considérait son procès comme illégal et injuste, il ne refusait pas d'aller en prison, à condition qu'on lui présente l'ordre d'arrestation original, conformément à la loi.

L'ancien député a aussi dénoncé le raid mené à son domicile, assurant que certains de ses proches avaient été battus et maltraités.

Pour protester contre sa condamnation, des cyberactivistes ont piraté dans la nuit de mardi à mercredi le site internet du ministère koweïtien de l'Information et y ont publié le discours pour lequel M. Barrak a été condamné.

Des hackers sont entrés sur le site du ministère, qui a été ensuite suspendu par précaution, et des mesures légales seront prises contre les auteurs de cet acte de piraterie, a déclaré une source au ministère de l'Information, citée par l'agence de presse officielle Kuna.

Selon des militants sur Twitter, les hackers ont publié le discours de M. Barrak sur le site du ministère, qui a été suspendu pendant plus de dix heures dans la nuit de mardi à mercredi.


AFP

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