Publié le 06-03-2018

Agressions et intimidations de salafistes à Jebel El Khaoui à Gammarth

Suite à l'information de l'attaque salafiste à Jebel Khaoui, une délégation de militants d'Al Joumhouri se sont rendus sur place.



Agressions et intimidations de salafistes à Jebel El Khaoui à Gammarth

Zeineb Turki, militante d'Al Joumhouri explique après sa visite qu'elle avait remarqué une grande colère des habitants après la "descente" salafiste d'hier qui a eu lieu selon les témoignages entre 15h et 19h en pleine journée du dimanche juste après la fin du marché dominical de Jebel Khaoui.

Les femmes parlent d'intimidations quotidiennes qui durent depuis des mois. Les salafistes leur reprochent de ne pas porter de voile et reprochent aux hommes de ne pas être de "bons musulmans"


La mosquée de Jebel Khaoui est réquisitionnée depuis des mois par les salafistes qui ont destitué l'imam du quartier pourtant très apprécié des habitants ("un homme sage et modéré" disent-ils). Les salafistes habitent désormais la mosquée, étendent leur linge sur sa façade à côté du drapeau noir qui flotte au dessus de la mosquée et d'un stand de qamis juste devant.

"Les hommes du quartier ne peuvent plus aller prier à la mosquée, ils sont obligés d'aller jusqu'à la mosquée de Sidi Abdelaziz" me dit Aida, dont le frère se trouve actuellement à l'hôpital suite à l'agression d'hier. "La plupart ne sont pas du quartier" nous disent les habitants, on ne les connaissait pas avant la révolution.


Grande colère des habitants contre Nahdha qu'ils accusent de laxisme avec les violences salafistes et contre Marzouki qu'ils accusent "de libérer des criminels de prison" selon leurs propres mots.


Bilan des violences d'hier soir : 4 blessés acheminés à l'hôpital selon les témoignages dont un devant être opéré d'une fracture de la jambe mercredi.
La police était présente selon eux mais en un nombre moins important que celui des salafistes selon les habitants. Ils sont fatalistes :"La police n'y peut rien tant que le gouvernement les soutient" disent-ils.


Les habitants se plaignent d'être abandonnés à leur sort "par un gouvernement qui soutient les salafistes" et veulent en découdre. L'ambiance est lourde et cela risque de dégénérer.


Tant que la volonté politique de faire valoir l'Etat de droit n'existe pas, tant que le ministère des affaires religieuses reste impassible devant des mosquées prises en otage par des groupuscules radicaux, la situation continuera de se détériorer et des évènements plus graves sont à craindre.


Il faudra réellement s'occuper sérieusement de ce problème de violences qu'elles proviennent des salafistes ou des Ligues de Protection de la Révolution sinon la situation risque d'empirer.


salafistes-07042013-1a.jpg

Dans la même catégorie