Publié le 06-03-2018

Yamina Benguigui prend la Tunisie comme exemple pour la régression des droits de la femme

A l'occasion du forum à Paris sur le thème du droit des femmes, Yamina Benguigui ministre déléguée à la Francophonie a accordé une interview à Direct Matin.



Yamina Benguigui prend la Tunisie comme exemple pour la régression des droits de la femme

Dans cette interview Yamina Benguigui dresse un terrible constat : le droit des femmes régresse dans le monde, y compris dans certains pays francophones.
 


Vous évoquez une régression du droit des femmes. A quoi faites-vous référence ?


La régression du droit des femmes est un sujet qui m’interpelle depuis des années. Dans l’un de mes premiers documentaires, Femmes d’islam que j’ai réalisé en 1993, j’évoquais les conséquences de l’avènement en Iran de l’ayatollah Khomeiny avec l’émergence d’une femme musulmane radicale, voilée de noir et pilier du nouveau pouvoir politique. Ces femmes ont tenté d’imposer ce modèle, entraînant la régression de leurs droits.


Quel exemple avez-vous aujourd’hui ?


La Tunisie est un pays où les femmes avaient obtenu des droits incompressibles, depuis les années 50, avec le président Bourguiba qui avait interdit la polygamie et le port du voile et leur avait accordé le droit de vote bien avant les Françaises. Les Tunisiennes étaient le modèle pour tout le continent africain. Hélas, après la révolution du printemps, alors qu’elles y avaient largement contribué, dès les balbutiements de la nouvelle Constitution, on a tenté de leur enlever des droits. C’est ce qui se passe aussi en Egypte…En RDC, elles sont violées et sont des butins de guerre…



Vous redoutez l’installation de la charia ?


Il est évident que l’avènement d’une république islamique entraîne l’application de la charia, dans toute sa dimension, et la régression du droit des femmes, car il n’y a pas de charia, «allégée». Le voile est obligatoire et la lapidation y est appliquée.


Direct Matin
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