Publié le 06-03-2018

Nadia Chaabane : ''La commission d’enquête sur les évènements du 9 avril stagne vue les contraintes''

Le rassemblement du 14 janvier, signe de libération et de la chute de la dictature, a fait la une des médias internationaux. Ce rassemblement a entrainé d'autres dont certains ont été particulièrement violents même après l'instauration d'un gouvernement transitoire légalement élu. La célébration du 9 avril, fête des martyrs est, en effet, un rassemblement qui a été marqué par des actes de violences et des troubles qui ont ébranlé l'avenue Habib Bourguiba et les ruelles avoisinantes. 



Nadia Chaabane : ''La commission d’enquête sur les évènements du 9 avril stagne vue les contraintes''

Manifester, un droit que les Tunisiens ont obtenu ou ont cru avoir obtenu. Pour célébrer la fête des martyrs, le 9 avril, associations, composantes de la société civile et citoyens, se sont regroupés à l'avenue Habib Bourguiba dans l'espoir d'exercer leur droit de manifester pacifiquement. Les célébrations se sont vite transformées en affrontements entre policiers, citoyens et les milices dites d'Ennahdha. Bombes à gaz lacrymogènes, agressions, une centaine de blessés: est le bilan de la manifestation présumée pacifique.

Cet incident a donné naissance à une commission parlementaire chargée des investigations sur les actes de violence enregistrés le 9 avril 2012. Suite à sa création, la commission d’enquête sur les évènements du 9 avril, a connu une stagnation au niveau de ses activités vue l'émergence de certaines contraintes. D’ailleurs, Nadia Chaabane, membre de l'ANC et de la commission parlementaire a déclaré, lors d'un point de presse tenu, mardi 11 septembre, que le conflit observé au niveau de l’organisation de la commission émane d’une divergence de points de vue concernant sa présidence.

En effet, conformément aux normes internationales, il est interdit qu’une des parties prenantes dans un conflit soit à la tète de la commission. Or, dans le cas de la commission d’enquête sur les évènements du 9 avril, « le parti Ennahdha préside la commission sachant que les personnes suspectées d’être les auteurs des agressions contre les citoyens, appartiennent aux milices du mouvement Ennahdha », a expliqué, Mme Nadia Chaabane.

Par ailleurs, elle a ajouté que la commission agit sous contrainte de planning. Comme les membres constituant la commission d’enquête sur les évènements du 9 avril font, également, partie d’autres commissions parlementaires, la planification des réunions a du se faire en fonction des plannings des réunions des autres commissions. « Plusieurs réunions ont été reportées, d’autres annulées et la commission n’a pas pu avancer » a indiqué Mme Nadia Chaabane.

Dans ce même contexte, la députée a avancé, que mis à part, les contraintes relatives à la planification et la présidence de la commission, les membres de la commission n’ont pas encore trouvé un terrain d’entente quant aux prérogatives dont jouie la commission. Le parti Ennahdha a établi une liste de prérogatives restreintes qui se résument en un travail d’audition des témoins et victimes et de coordination pour ce qui est des investigations sur les évènements du 9 Avril.

Notons que lors du point de presse qui s’est tenu pour l’occasion, des blessés dont Mme Haïfa Ben Abdallah, des membres d’associations, des composantes de la société civile ont été présents. Me Mohamed Ali Ghrib représentant la défense de Mme Haïfa Ben Abdallah, nous donne plus de détails, concernant l’évolution de cette affaire sur le plan juridique. Veuillez visionner la vidéo ci-jointe :


N. J.
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