Publié le 06-03-2018

En photo : Quand les poubelles masquent 2000 ans d’histoire de la Tunisie

Sur la route qui relie Tunis à Zaghouan, l’on peut admirer à gauche les fameuses arcades de Hnaya : les aqueducs romains. Ces grandes constructions ordonnées du temps de l’Empereur romain Hadrien étaient destinées à conduire l’eau depuis la ville de Zaghouan jusqu’à Carthage pour alimenter les citernes de la Malga.



En photo : Quand les poubelles masquent 2000 ans d’histoire de la Tunisie

Environ 70 km d’arcades ont été construits au millimètre près, dans l’optique d’assurer une trajectoire sans faille pour l’écoulement permanent de l’eau. Cette dernière coulait dans le spicus, partie supérieure et couverte de l'arcade, qui demeure aujourd'hui toutefois visible par moments.

A travers les siècles, les Hnaya ont connu une histoire mitigée entre attaques et abandon d’un côté, et restauration et revalorisation d’un autre côté. Les deux attaques destructives furent celle des Vandales au V ème siècle et celle des Hilaliens au XIII ème siècle.

Les Hnaya sont demeurées opérationnelles jusqu'au XVIII ème siècle puisque les Beys les ont utilisées pour acheminer l'eau jusqu'à la capitale et alimenter Jinène El Fehri qui abritaient un grand palais (aujourd'hui la zone de la cité des sciences à Tunis).

En tout état de cause, ces constructions monumentales selon un diplomate japonais en visite en Tunisie -ébloui par l’ingéniosité de nos ancêtres- devraient être intégrées dans la liste des 7 merveilles du monde. En comparaison avec les monumentales pyramides d’Egypte, le même diplomate disait que les Pharaons avaient construit pour la mort alors que nous avions construit pour la vie !

Des traces de Hnaya demeurent de nos jours à Bab Saâdoun à Tunis témoignant de la grandeur de ces constructions.

Ce qui se passe autour de ces constructions montre à quel point notre société va au plus mal en les transformant en dépotoir…

Photo :  M. Boubaker Ben Fradj


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