Publié le 06-03-2018

«Je suis triste, je ne mérite pas la mort», clame Baghdadi Mahmoudi, du fond de sa cellule

C’est un homme amaigri et diminué. Vêtu de la combinaison bleue des prisonniers, Baghdadi  Al Mahmoudi, l’ancien premier ministre de Kadhafi, a perdu de sa splendeur passée. Condamné mercredi dernier, l'ancien premier-ministre libyen a ouvert son cœur aux médias, pour la première fois, au lendemain de sa condamnation à mort. 



«Je suis triste, je ne mérite pas la mort», clame Baghdadi Mahmoudi, du fond de sa cellule

«Je suis triste. Je trouve le verdict trop dur. Je ne mérite pas la peine de mort. Je n’ai pas compris comment le processus judiciaire a fonctionné», explique Baghdadi Al Mahmoudi, à 24 heures.

Son avocat tunisien, Me Hédi Bouaouja, affirme que Baghdadi Mahmoudi se serait plaint, lors d’une visite de sa famille, d’avoir été à nouveau torturé. On lui a fait inhaler un gaz par le nez et la bouche et il a failli suffoquer.

Sa famille, inquiète pour son état de santé, estime que le procès a été bâclé. Ses avocats, veulent exporter le processus judiciaire à l’extérieur de la Libye, avec des juges libyens et basé sur la loi libyenne. Mais il faut un endroit neutre où chacun peut travailler sans pression.

Interrogé sur le dossier Sarkozy, Mahmoudi hésite, lui qui en 2012, avant son extradition avait affirmé que l’ancien président français avait touché 50 millions d’euros de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne de 2007.

 «Ce n’est pas le bon moment pour en parler. J’envisage d’écrire un livre pour raconter tout cela si on me laisse le temps», répond-il, éludant la question. La question est reposée: «Sarkozy a-t-il pris de l’argent?» Le prisonnier jette un œil à son geôlier et souffle: «Oui.» 



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