Publié le 06-03-2018

Campagne de sensibilisation « La liberté de la presse ne tient qu’à un fil », à partir du samedi 1er août

Coup d’envoi, à partir de demain, samedi 1er août, d’une campagne exhortant les autorités tunisiennes à revenir sur leur décision de retirer le projet de loi relatif au droit d’accès à l’information. 



Campagne de sensibilisation « La liberté de la presse ne tient qu’à un fil », à partir du samedi 1er août

Recrudescence des agressions physiques et verbales, disparition non élucidée de Sofiene Chourabi et Nadhir Ktari depuis le 8 septembre 2014, poursuites judiciaires contre des journalistes pour leur publication dont la dernière en date, celle de Mbraki Nourrerdine n’a toujours pas connu d’épilogue, retrait du projet de loi sur l’accès à l’information… Aujourd’hui, la situation de la liberté de la presse et de l’information semble ne plus tenir qu’à un fil.

Dans ce cadre, la campagne « la liberté de l’information ne tient qu’à un fil » vise à sensibiliser l’opinion publique quant au danger que représente la menace de la liberté de la presse, capable même d’éviter un retour de la dictature.

Le fil, support essentiel du visuel de la campagne, n’a pas été choisi au hasard. Ce symbole est le signe de la chaîne qui lie tous les acteurs de l’information et au-delà, tous les Tunisiens. Son effilochement amènerait à la disparition progressive du droit d’informer et d’être informé, essentiel à toute démocratie.

Pour appuyer ce message, un spot de 25 secondes sera diffusé gratuitement sur les radios tunisiennes. Ce dernier rappelle que :

“La liberté ! c’est la liberté de la presse et de l’information ! et c’est la liberté de la parole !

Avec le temps, l’information peut subir une pression.

Et le droit obtenu peut subir des violations !

Aujourd’hui, la liberté de l’information en Tunisie tient à un fil !

Depuis 2011, nous avons acquis une liberté mais qui n’est pas garantie !

En la protégeant, nous nous protégeons et nous protégeons ce pays.”

De nombreux défis à relever

Le lancement de cette campagne arrive alors que la liberté de la presse est attaquée à plusieurs niveaux. Ainsi, la coalition civile tunisienne pour la liberté d’expression, l’organisation Reporters sans frontières et plusieurs autres organisations nationales et internationales ont du peser de tout leur poids afin de rappeler l’importance que revêt la protection du secret professionnel pour les journalistes, lors du vote de la loi de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, le 25 juillet dernier. L’exception journalistique a finalement été garantie dans l’article 35 de la loi.

Par ailleurs, le retrait par le gouvernement du projet de loi d’accès à l’information par le gouvernement de Habib Essid le 2 juillet reste extrêmement inquiétant. Yasmine Kacha, responsable du bureau de RSF en Tunisie et Neji Bghouri, Président du SNJT ont d’ailleurs déclaré à l’occasion de la tenue de la conférence de presse de lancement de la campagne ce matin : « Nous constatons avec effarement que 2015 est une année très difficile pour la liberté de la presse en Tunisie, ont-ils précisé. C’est pourquoi, nous appelons les autorités à mettre en œuvre des mesures concrètes pour mieux protéger les journalistes. Le vote du projet de loi en faveur de l’accès à l’information, avant la fin de l’année, serait une première preuve tangible d’une réelle volonté d’action de la part des pouvoirs publics. »

 


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