Publié le 06-03-2018

Attentat de Sousse : Des dysfonctionnements de l’appareil sécuritaire, pointés du doigt

La réaction, jugée tardive par plusieurs politiciens, observateurs et professionnels, des services d’intervention, dans l’attentat de Sousse est inhérente au mauvais fonctionnement de l’appareil sécuritaire.  



Attentat de Sousse : Des dysfonctionnements de l’appareil sécuritaire, pointés du doigt

Médiapart qui décortique le drame, minute par minute, souligne que le ministère de l’Intérieur, était  incapable de transmettre l’information à la brigade d’intervention rapide, d’ordinaire mobilisable en moins de dix minutes.

Sinon, toujours selon le site, comment expliquer tout ce temps mis, plus de trente minutes, par les forces de l’ordre pour arriver sur les lieux de l’attentat et neutraliser le terroriste Seifeddine Rezgui.

Et si la brigade spécialisée était arrivée sur les lieux en moins de dix minutes, comme c’est la norme, plusieurs vies auraient été épargnées

Pourquoi ce retard ? Médiapart l’explique par le déficit communicationnel, s’appuyant sur les déclarations de  plusieurs sources contactées au sein du ministère de l’Intérieur.

En garnison dans toutes les principales villes du pays, et à plus forte raison à Sousse, place forte de l’économie et du tourisme en Tunisie, les hommes de la Brigade Nationale d’Intervention Rapide BNIR, auraient dû parvenir sur les lieux quelques minutes après le premier appel.

Selon le porte-parole du ministère de l'intérieur, Mohamed Ali Aroui, la direction de l'hôtel Riu Impérial Marhaba et les agents de sécurité avaient bel et bien alerté les forces de l'ordre depuis le début de l'attaque terroriste. il a fallu que la directrice de l'Impérial Marhaba appelle elle-même le ministre de l’intérieur, pour que celui-ci sollicite la direction des unités d’interventions.

Les alertes ont donc bien eu lieu, de la part du personnel de l'hôtel, mais aussi de deux agents de la police touristique présents sur la plage dès les premières secondes de l’attentat, mais dépourvus de munitions.

Plusieurs cadres du ministère sollicités depuis par Mediapart pointent du doigt le limogeage en mars 2015 de Imed Ghodhbani, jusque-là directeur général de la sûreté nationale, accusé d’être trop proche du parti Ennahda. Plus grave, selon ces mêmes sources : ce limogeage s’est accompagné de la suppression pure et simple de ce poste à la direction générale de la sûreté nationale, la direction de la police étant dès lors censée être directement assurée par le secrétaire d’État aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly.

C’est dans ce schéma de direction que la Tunisie a connu ces deux attentats les plus meurtriers. La suppression de la fonction de directeur général de la sûreté nationale a en effet été annoncée le 3 mars 2015, soit 15 jours avant l’attentat du Bardo.



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