Publié le 06-03-2018

En Vidéos -Rapport final de ‘Gender Concerns’ : Les femmes doivent être impliquées davantage dans les élections en Tunisie

Depuis la chute du régime de Ben Ali, la Tunisie a organisé trois élections : constituantes, législatives et présidentielle. Il s’agit des premières élections libres et transparentes de l’histoire de la Tunisie contemporaine.
 



En Vidéos -Rapport final de ‘Gender Concerns’ : Les femmes doivent être impliquées davantage dans les élections en Tunisie

Plusieurs missions d’observation ont ainsi vu le jour depuis 2011, ce qui a permis d’évaluer ces élections et leur déroulement.

Gender Concerns International:

Gender Concerns International est une organisation internationale de développement basée à la Haie, en Hollande.
Gender Concerns International encourage les femmes en tant qu’agents de changement et de développement. Les activités de ce programme se concentrent sur le renforcement des capacités, le lobbying et la promotion, la facilitation de la formation, le soutien des organisations des femmes et des organisations importantes de la société civile. L’organisation a mis en évidence la dimension genre des démocraties en développement et le rôle clé des femmes en tant qu'agents du changement, soutenant la pleine intégration des femmes dans les processus électoraux, les positions de décision et dans d'autres processus vitaux pour déterminer l'avenir de leur pays.
Le programme unique d’observation des élections basée sur le Genre (GEM) créé par Gender Concerns International aborde la participation démocratique des femmes avant, pendant et après les élections, en tant qu’électrices, candidates et agents électoraux. Les missions d’observation des élections basée sur l’approche Genre ont été menées en Tunisie, au Pakistan, au Maroc et en Libye.

Mission d’observation :

La mission d’observation des élections tunisiennes de 2014, basée sur une approche Genre (GEM), a été menée en collaboration avec la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH), l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), l'Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement (AFTURD) et le Gender Concerns International. Cette initiative, qui a bénéficié du soutien de l'Office Fédéral Allemand des Affaires Étrangères, s'est inscrite dans la poursuite de notre collaboration qui a débutée avec notre mission commune d’observation des élections basée sur le Genre en 2011.

Inscriptions des électrices, candidatures féminines et présence dans les médias dans la campagne électorale, tels sont les principaux axes sur lesquels a été basée la mission.

Le nombre total d'électeurs en 2014 était de 5.285.136, dont plus que la moitié sont des femmes avec 50,5 % contre 49,4 % pour les hommes. En 2011, le nombre total des inscrits au registre électoral était de 4.200.000 et le pourcentage des femmes enregistrées était de 37,27 %
contre 62,73 % pour les hommes. Il y a donc eu une évolution.

Sur les 1327 listes qui ont participé aux élections législatives, les candidates représentent 47 % de l’ensemble des candidats, mais seulement 148 des listes furent présidées par des femmes, soit 12 %. Selon Gender Concerns, l’absence d’obligation de placer des femmes en tête de liste n’a pas permis une augmentation sensible de la proportion de femmes au sein du nouveau parlement.

Il est également dit dans le rapport de la mission d’observation que « Lors de la campagne électorale de 2014, tout comme celle de 2011, les femmes candidates étaient largement marginalisées par les médias. Elles ont été rarement appuyées et encadrées par leurs partis. Cette marginalisation lors de la campagne électorale a même affecté les candidates têtes de listes. Les femmes candidates ont parfois été sujettes à des actes de violence. Elles ont parfois été la cible de propos de stigmatisation et de dénigrement touchant à leur bonne moralité et à leur réputation dans le monde réel et dans l’espace virtuel (réseaux sociaux) ».

Finalement, 31 % des élus à l’ARP, sont des femmes, avec 68 sièges sur un total de 217, et ce nombre a augmenté à 74 sièges après le nomination de certains ministres parmi les députés. C’est le taux de représentation le plus élevé qu’ont atteint les Tunisiennes depuis 1956 et les femmes dans le monde arabe.

A l’issue de ce rapport les recommandations, en vue d’impliquer davantage les femmes, tournent autour de la sensibilisation des électrices (dont une grande partie n’a pas de CIN) à l’importance de l’inscription et des élections.

« Des instructions spéciales devraient être données aux bureaux de vote afin d'aider les femmes analphabètes à voter, en particulier lorsque l'on considère le nombre élevé de bulletins nuls dans les trois élections, nombre qui reste considérable (105 738 au total) ».

La partité horizontale est également incontournable et vivement recommandée dans le rapport si l’on veut atteindre un nombre de femmes égal à celui des hommes dans les institutions tunisiennes issues des urnes.

La Tunisie entamera, probablement en 2016, des élections locales et municipales et ces rapports élaborés par la société civile devraient être pris en considération pour relever le défi de la partié.
 


H.B.
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