Publié le 06-03-2018

Le monde titre : En Tunisie, l'élection présidentielle s'achemine vers un second tour

Le scénario qui se dégage, au terme d'une journée électorale historique en Tunisie, est celui d'un second tour pour départager le président sortant, Moncef Marzouki, et le chef du parti Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi.



Le monde titre : En Tunisie, l'élection présidentielle s'achemine vers un second tour

Les deux hommes semblent en effet s'imposer devant les vingt-cinq autres candidats à l'élection présidentielle, dimanche 23 novembre, la première de l'après-révolution. La participation est estimée à près de 60 % des 5,3 millions d'électeurs.

« Béji Caïd Essebsi (...) est le premier de la course, et avec un écart important », a déclaré à la presse son directeur de campagne, Mohsen Marzouk, ajoutant que son candidat n'était « pas très loin des 50 % », mais qu'un deuxième tour était « probable ».

Le camp du chef de l'Etat sortant donnait pour sa part les deux rivaux au coude-à-coude à l'issue de cette journée de vote. « Dans le pire des cas, nous sommes à égalité, et dans le meilleur des cas, nous avons 2 à 4 % d'avance », a contré le directeur de campagne de M. Marzouki, Adnène Mancer. « Nous entrons dans le deuxième tour avec des grandes chances » face à M. Essebsi.

M. Mancer a contesté les résultats de sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote plaçant le chef de Nidaa Tounès largement en tête (42,7 % à 47,8 % suivant les instituts) face à M. Marzouki (26,9 % à 32,6 %). Ces données ont été largement relayées par les médias tunisiens, y compris par la télévision d'Etat, malgré une interdiction de les publier.

L'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a jusqu'au 26 novembre pour annoncer les résultats et la tenue d'un éventuel deuxième tour, qui aurait lieu le 28 décembre, si aucun des vingt-sept candidats en lice n'obtenait la majorité absolue.

Hamma Hammami, figure de la gauche, arrivée selon les sondages en troisième position, a indiqué que sa formation, le Front populaire, se réunirait « le plus vite possible » pour étudier une éventuelle consigne de vote.

Dimanche soir, M. Marzouki a appelé « toutes les forces démocratiques » à s'unir autour de lui au second tour pour contrer son rival, âgé de 87 ans, qu'il n'a cessé de présenter comme un vétéran de la scène politique, ministre sous le régime de Habib Bourguiba et brièvement président du Parlement sous Ben Ali. Béji Caïd Essebsi reproche, lui, à M. Marzouki son alliance avec le parti islamiste Ennahda, qui l'a conduit à la présidence en 2011. Les islamistes ont quitté le pouvoir en début d'année à la suite d'une période d'instabilité politique et économique et n'ont pas présenté de candidat à la présidence.


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