Publié le 06-03-2018

Familles des martyrs : Jusqu’à quand ce double acharnement de la justice ?

Boulbaba Khaldi est l’oncle du martyr Rami El-Abed et le Frère de Monia El-Abed qui, le 6 février 2011 s’est retrouvée privée à la fois de son fils et de son frère.



Familles des martyrs : Jusqu’à quand ce double acharnement de la justice ?

Aujourd’hui, le dossier des blessés et martyrs de la révolution est l’un des dossiers les plus épineux, car il est victime d’un engrenage de la justice notamment depuis l’émission du fameux verdict du 12 avril 2014. Verdict qui avait suscité un tollé parmi la société civile et les activistes et porté le coup de grâce aux familles qui espéraient que justice soit faite. Verdict qui est et devenu, depuis, synonyme d’impunité.

Monia El-Abed a confié à Tuniscope être désemparée par l’ampleur de l’injustice dont elle est victime depuis 3 ans. « N’est-il pas suffisamment injuste de savoir libre le tueur de son fils, pour qu’en plus, mon frère se retrouve condamné à 3 ans et 7 mois de prison pour un crime qu’il n’a pas commis » nous dit-elle.

Son frère, Boulbaba Khaldi, a été arrêté juste après que Rami ne tombe en martyr lors des protestations du 6 février 2011 à Kebili. « Mon frère a disparu et durant 7 jours, nous n’avions plus de nouvelles de lui » soutient Monia. Et d’ajouter que quand la famille a entrepris de chercher le disparu, elle a eu pour réponse de la part des autorités « Il est peut être mort ».

Entre temps et toujours selon le témoignage de la famille, Boulbaba (un peu plus de 30 ans) a été arrêté, violenté et transporté à l’hôpital de Kébili. Il a été mis à l’arrêt ensuite et condamné après plus d’un an à une peine de 3 ans et 7 mois… pour avoir brûlé un poste de police.

L’homme n’était pas parmi les protestataires le jour où le poste de police a été brûlé affirme Monia, il était occupé aux funérailles de son neveu. « Ce sont des jeunes en colère qui ont brûlé les postes suite au meurtre du jeune homme » déclare la mère.

Pour rappel, la loi organique voté par l’ANC le 2 juin 2014 stipule que « Ne sont pas soumis à une sanction pénale les actes commis en vue de réaliser la révolution et de la réussir durant la période s’étendant entre le 17 décembre 2010 et le 28 février 2011.

Celui qui a été sanctionné suite à une décision liée à la justice pour avoir commis l’un des actes mentionnés durant la période déterminée, jouit de l'amnistie générale et une attestation est délivrée par les procureurs généraux auprès de la cour d'appel, chacun selon son domaine de compétence ».

Alors quand est ce que cette loi entrera en vigueur et jusqu’à quand mettre-t-on en prison des gens pour avoir protesté, mais surtout, jusqu’à quand ce double acharnement sur les famille des martyrs ?


H.B.
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