Publié le 06-03-2018

Un Algérien, présenté comme un terroriste, poursuit TF1

Expulsé de France et présenté à tort comme un terroriste, Ali Belhadad, un Algérien de 47 ans, a raconté mardi sa mésaventure aux juges du tribunal correctionnel de Paris devant lequel il poursuit TF1 en diffamation



Un Algérien, présenté comme un terroriste, poursuit TF1

Ému aux larmes en revoyant les images diffusées pendant le journal de 20 heures du 2 avril 2012, peu après l'affaire Merah, Ali Belhadad est revenu sur le "traumatisme" de ce jour où il a été interpellé par les policiers et sur les "deux années de séparation" de sa femme française et de ses deux filles qui, faute d'argent, n'ont pu lui rendre visite en Algérie. Son image a été salie, estime-t-il: "Le mal est fait".

Son expulsion avait été décidée en "urgence absolue" par le ministère de l'Intérieur, alors dirigé par Claude Guéant, se fondant sur une "note blanche" des renseignements faisant état de ses relations avec des vétérans de camps d'Al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan.Cet Algérien vivant en France depuis 20 ans avec un titre de séjour valable jusqu'en 2019 avait été présenté à la télévision, notamment sur la foi d'un communiqué de la place Beauvau, comme ayant été condamné pour son rôle dans les attentats de Marrakech de 1994 (ou deux touristes espagnols avaient été tués), ce qui est faux.

Ali Belhadad a pu revenir en France le 7 mai dernier. Le 12 février, le tribunal administratif de Paris avait jugé que l'Intérieur n'avait présenté aucun "soupçon sérieusement justifié" contre lui et que son arrêté d'expulsion était entaché d'"excès de pouvoir".

En marge de l'audience, il a jugé mardi que son expulsion était une "injustice totale", rappelant le contexte de la présidentielle de 2012. Son arrêté d'expulsion vers l'Algérie, devenue "un pays qui lui était étranger", était "motivé par des raisons complètement mensongères", a plaidé son avocat.


AFP

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