Publié le 06-03-2018

Harga aérienne, nouvelle approche de clandestinité

Tous les moyens sont bons pour les pauvres citoyens du monde pour franchir les frontières des pays riches. Qui a dit qu’un ventre vide était incapable de réfléchir ? Un Roumain  a réussi son vol vers Londres, et ce,  sans passeport ni visa et sans aucune persécution par la police.



Harga aérienne, nouvelle approche de clandestinité

Tous les moyens sont bons pour les pauvres citoyens du monde pour franchir les frontières des pays riches. Qui a dit qu’un ventre vide était incapable de réfléchir ? Un Roumain a réussi son vol vers Londres, et ce, sans passeport ni visa et sans aucune persécution par la police.
 
Le Figaro l’a nommé le miraculé. Il s’agit d’un jeune de vingt ans qui a fait tout le trajet Viennes-Londres, caché dans le train d'atterrissage d'un avion pendant une heure et demie. Le Roumain est né sous la bonne étoile. A sa grande chance, l'avion était obligé, à cause d’un orage, de voler plus bas que d'habitude, à 7600 mètres de haut au lieu de 11.000 mètres. Sinon, il aurait pu être écrasé sous les roues de l’avion ou il aurait été suffoqué par le manque d’oxygène. Ce n’était pas ce que l'autorité de l'aviation civile britannique avait estimé. Parce qu'à cette altitude, la température atteint -40°C, et l'air contient à moitié moins d'oxygène qu'au niveau de la mer. Dans ces conditions, la plupart des passagers clandestins ne parviennent pas à rester conscients plus de quelques minutes, et tombent en vol au moment où les portes du train d'atterrissage s'ouvrent.
 
Le jeune homme est ou bien fou ou bien très courageux. Il a sauté à l’arrière d’un Boeing 747, le jet privé d'un prince émirati. Interrogé ensuite par la police, il a expliqué avoir juste «escaladé une barrière» autour de l'aéroport de Vienne et s'être installé «dans le premier avion qu'il avait trouvé». Il a juste dit qu'il « voulait trouver du travail ailleurs qu'en Autriche ». Le jeune rescapé a bien évidemment subi l’examen médical classique et s’est avéré sain et sauf. Le ministère des Affaires étrangères a décidé de ne pas l’expulser puisqu’il ne représente aucun danger. Il a, donc, été relâché mais non sans avoir reçu un avertissement de la part de la police, pour avoir voyagé clandestinement. Et depuis, on l’a perdu de vue. Une histoire digne de Hollywood !
 
De l’autre côté, à Vienne, une enquête a été lancée par les autorités pour comprendre le comment de cette fugue. Un porte-parole de la police a reconnu que les 16 km de barrières autour de l’aéroport n'étaient pas entièrement surveillées. Affaire résolue, mais pas pour le Cheikh propriétaire du jet, qui a menacé de porter plainte contre la direction de l'aéroport.
 
L’histoire peut être drôle et susciter l’admiration, notamment pour les amateurs de films d’action. Elle a certainement attiré plusieurs sympathisants pour l’héroïsme de ce jeune qui fuyait la faim et la misère. Mais elle n’est pas sans poser une grave problématique: Jusqu’où les jeunes sont-ils prêts à aller avec leur envie de richesse ? Les solutions se trouvent-elles toujours au delà des frontières ? Tous nos respects à l’ambition, moteur d’épanouissement et générateur de rêves. Et dans ce même contexte, nous avons vu beaucoup de nos jeunes, risquer leur vie pour aller à Bled Ettalien. Nous les avons vu témoigner, nous avons tous quelque part dans notre entourage, des rêves similaires de projets de Harraga.
 
Des dessins utopiques de la vie aisée dont le décor est une décapotable, une blonde et une villa au bord de la mer. Nous avons vu, aussi, des parents se tuer pour dissuader leurs enfants et ensuite faire des pieds et des mains pour leur procurer le prix du voyage. Pour certains, ce phénomène est devenu le dernier recours, surtout en voyant leurs compatriotes mener la belle vie ou peut être la belle illusion. Et c’est là que l’on prend son courage à deux mains pour franchir l’océan. En revanche, est ce que vous voyez cette ligne fine entre courageux et téméraire ?
 
 
Amal
 


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