Publié le 06-03-2018

Etats-Unis : Des chirurgiens veulent ‘suspendre la vie’ de patients pour mieux les sauver

Un hôpital américain s’apprête, pour la première fois, à tester sur des patients gravement blessés une technique faisant appel à l’hibernation pour améliorer les chances d’opération. Un pari risqué et éthiquement discutable, pour certains.



Etats-Unis : Des chirurgiens veulent ‘suspendre la vie’ de patients pour mieux les sauver

C’est un peu ‘Hibernatus’ à l’hôpital UPMC Presbyterian de Pittsburgh aux États-Unis. Dans les jours à venir, des chirurgiens de cet établissement vont réaliser une première : plonger un patient gravement blessé dans un état d’hibernation, similaire à la mort clinique, afin de gagner du temps pour l’opérer et, in fine, le sauver.

L’équipe de l’hôpital est prête, et aucun obstacle juridique pourrait empêcher cette expérience. En effet, la FDA (l’administration américaine des médicaments) a estimé que dans les cas les plus critiques, les chirurgiens n’ont pas besoin d’obtenir le consentement de la famille pour pratiquer une opération de la dernière chance. Il faut désormais attendre un patient dont les blessures, par balles ou coups de couteaux, soit suffisamment graves pour que ses chances de survie ne soit que de 7 % au maximum. L’hôpital de Pittsburgh récupère au moins un patient par mois dans cet état.

Ensuite, ‘nous allons suspendre la vie, un terme que nous préférons à ‘hibernation’ car il fait moins science-fiction’, explique Samuel Tisherman, le chirurgien en charge de cette expérience, au magazine américain de vulgarisation scientifique ‘New Scientist’. Pour y parvenir, ces médecins vont vider le corps du blessé de tout son sang et le remplacer par une solution saline comme du chlore de sodium. La température doit alors baisser, entraînant ainsi un ralentissement, voire l'arrêt, de l’activité corporelle. Les cellules, ainsi privées de sang, ne mourront pas.

‘L’idée est de plonger le patient en hypothermie profonde afin de diminuer drastriquement le métabolisme cellulaire et d'acheter du temps pour l'intervention à suivre’, souligne Pierre Asfar, un praticien de la réanimation médicale à l’hôpital d’Angers. Les médecins américains cherchent à gagner deux heures supplémentaires pour essayer de ‘réparer’ les blessures du mourant.


France 24

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