Publié le 06-03-2018

L’Egypte de la honte

Il a fallu un match. Un match de foot pour que toute  la haine s’extériorise et que tous les sous-entendus sortent au grand jour. Une hystérie égyptienne comme on n’en a jamais vu, et une extraordinaire mise en scène Made In Egypt. Il faut dire que les égyptiens excellent dans l’art de la comédie…



L’Egypte de la honte

Il a fallu un match. Un match de foot pour que toute la haine s’extériorise et que tous les sous-entendus sortent au grand jour. Une hystérie égyptienne comme on n’en a jamais vu, et une extraordinaire mise en scène Made In Egypt. Il faut dire que les égyptiens excellent dans l’art de la comédie…

Un drame à l’égyptienne, cela ne m’a pas trop étonnée. Mais là où la querelle byzantine me paraît intolérable, c’est lorsque des politiques et des personnalités du milieu artistique prennent le micro pour accuser les algériens de barbares et de terroristes. Ils ont juste oublié de mentionner au passage, que l’époque noire algérienne est l'oeuvre des frères musulmans égyptiens venus en Algérie dans les années 1970. D’ailleurs, une petite mise-à-jour historique s’impose aux  plus amnésiques d'entre eux : Boumediène a étudié à Al Azhar, et une fois devenu Président, il pensait que la réplique aux ex-colons français serait d’arabiser l’enseignement. Une réflexion, bien évidemment, mille pour cent azharienne. La coopération technique avec l’Egypte se met en place pour arabiser l’enseignement algérien. Le gouvernement égyptien en profite pour envoyer les intégristes qui le dérangeaient, et la politique d’arabisation mène l’Algérie à la catastrophe. Sans s’étaler sur les évènements, tout le monde connait la triste suite. Aujourd’hui les égyptiens se vantent d’avoir appris l’arabe aux algériens… Il faut avouer qu’entre arrogance et nombrilisme, les égyptiens n’ont pas manqué d’ajouter le ridicule à la bêtise.

En orientaux purs et durs, ils s’appuient, comme toujours, sur « al 3ourouba », et s’en prennent à la culture francophone des algériens en particulier et des maghrébins en général. Dans un pays où les fatwas se font sur commande, impossible de leur faire comprendre que parler une langue étrangère est une richesse et un butin de guerre comme l’a si bien dit Kateb Yacine. Un complexe culturel qui se manifeste à travers un délire collectif, où les égyptiens se croient les détenteurs de la langue arabe alors qu’ils confondent leur dialecte avec l’arabe littéraire. S’ajoute à cela une grande ignorance de la richesse culturelle maghrébine, croyant causer une grande perte en menaçant de ne plus vendre leur culture (sous-entendu leurs médiocres feuilletons) aux algériens. ..

Un cirque médiatique égyptien hilarant : entre hommes politiques, stars de la télévision et journalistes, rien n’est mieux pour détourner le peuple des promesses non tenues par le gouvernement. Rien de mieux pour leur faire oublier qu’aujourd’hui encore, ils habitent dans des gourbis et entre les morts dans les cimetières... C’est ainsi qu’Alaa Moubarak, fils aîné du Président Hosni Moubarak et probablement futur hériter du plus haut poste, dénigre le public algérien et le décrit de mercenaires et terroristes. Une incroyable accusation  difficile à digérer, surtout quand on sait que des termes semblables  n’ont pas été employés pour condamner les offensives israéliennes en Palestine. Eux, qui parlent de " 3ourouba"...

Une honte, une terrible honte que de faire de ce match de foot une affaire d’Etat, et de l’Algérie un pénible ennemi. L’Egypte cherche la gloire à travers un match de foot, cela en cache bien des choses... Des émissions diffusées en boucle pour exprimer la haine envers les algériens, et raconter ce que les martyrs égyptiens ont subi à Khartoum. Heureusement que les autorités soudanaises ont réagi par un démenti de toutes les sottises sorties dans les médias égyptiens. Mais loin de les arrêter, la campagne médiatique continue, mêlant grossièretés, insolences et mensonges.

La plus belle, c’est quand Haifa Wahbi intervient sur une émission pour faire part de son soutien au peuple égyptien dans cette Nakba et nous faire part de point de vue très clairvoyant. La pseudo-chanteuse libanaise déclare même qu’elle ne chantera plus en Algérie, car c’est un pays de sauvages, et elle a peur de, je cite : « rentrer sans bras ou tête ! ». Si elle pouvait inclure la Tunisie dans sa liste de pays indésirables, elle nous fera le plus grand bien…

 

Sarah B.H

 

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