Publié le 06-03-2018

Les mesures antidumping prises par le Maroc contre les Cahiers tunisiens sont injustes et infondées

Suite à une requête déposée, le 10 mars 2017, par trois producteurs de cahiers scolaires marocains, le Secrétariat d'Etat Chargé du Commerce Extérieur du Maroc a ouvert une enquête antidumping, le 11 mai 2017, concernant les importations de cahiers originaires de Tunisie.



Les mesures antidumping prises par le Maroc contre les Cahiers tunisiens sont injustes et infondées

Réagissant à cette démarche marocaine, la chambre syndicale nationale des producteurs des cahiers scolaires relevant de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) a tenu, le mardi 17 avril 2018, une conférence de presse en présence de Mr Naceur Jeljli membre du bureau exécutif de l'UTICA et président de la fédération nationale du papier  pour informer l'opinion publique sur les conséquences de cette décision marocaine et sur la situation actuelle du secteur en général et des exportations tunisiennes en particulier et sur l'impact que pourrait avoir la décision marocaine.

Dans le communiqué publié suite à cette conférence de presse, la chambre syndicale est revenue sur cette décision du Maroc en faisant un état des lieux  qui révèle que  les deux principaux producteurs tunisiens  de la branche de production nationale des cahiers scolaires exportent annuellement environ 7.000 tonnes de cahiers vers le Maroc et représentent 33% de part du marché marocain, et 87% des importations totales marocaines en cahiers.

Le communiqué ajoute que le 6 mars 2018, le Ministère de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie Numérique marocain a annoncé la détermination préliminaire de l'existence du dumping, du dommage, du lien de causalité et décidé l'imposition d'un droit antidumping provisoire lourd variant entre 33.77% et 51.06%.

La chambre syndicale explique dans son communiqué qu'au regard des dispositions antidumping de l'OMC, trois conditions  cumulatives sont nécessaires pour prouver le dumping et justifier l'imposition de mesures antidumping. En outre ajoute la chambre il ne peut y avoir de lien de causalité entre les importations tunisiennes de cahiers et le dommage allégué par les autorités marocaines ajoutant que la part de marché des requérants marocains a baissé en 2016 alors que celle des importations de Tunisie était également en baisse. En effet, conformément à l'article 3.5 de l'Accord antidumping, un lien de causalité ne peut être établi que s'il existe un parallèle stricte entre l'évolution des importations faisant l'objet de dumping et l'évolution des performances de la branche de production nationale. Or, sur la base des informations fournies par les requérants, ceci n'est clairement pas le cas.

Concernant les prix des cahiers scolaires, le communiqué précise que le prix de vente moyen des requérants marocains a également baissé alors que la valeur moyenne des importations de Tunisie augmentait. De même, les performances négatives des requérants marocains sont clairement la conséquence des faits autres que les importations de cahiers de La Tunisie. Il conviendrait en particulier ajoute le communiqué d'étudier la concurrence à laquelle se livrent les producteurs marocains car leurs prix sont systématiquement plus bas que les prix des importations en provenance de la Tunisie.

La chambre syndicale a ensuite mis l'accent sur la coopération totale et sans failles des deux entreprises tunisiennes exportatrices, avec les autorités compétentes marocaines. Les deux entreprises assurent par ailleurs de leurs cotés, qu'il y a absence de Dumping et détaillent dans le communiqué leurs argumentation.

Enfin, la chambre juge dans son communiqué qu'il est indispensable que le Secrétaire d'Etat Chargé du Commerce Extérieur et, plus généralement le Gouvernement tunisien fassent valoir ses droits pour protéger l'accès au marché marocain, de producteurs légitimes car la Tunisie comme d'autres membres de l'OMC, se doit d'avoir une approche active et réactive pour la défense de ses droits et des ses intérêts économiques et commerciaux. La Tunisie, conclu le communiqué, se doit d'exiger des consultations dans le cadre du mémorandum d'accord sur le règlement des différends.



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