Publié le 06-03-2018

L'ambassade américaine sera à Jérusalem avant fin 2019, annonce le vice-président américain Mike Pence en Israël

Le vice-président américain Mike Pence a annoncé lundi sous un tonnerre d'applaudissements du Parlement israélien que l'ambassade des Etats-Unis ouvrirait à Jérusalem avant fin 2019, malgré la colère des Palestiniens et la réprobation internationale.



L'ambassade américaine sera à Jérusalem avant fin 2019, annonce le vice-président américain Mike Pence en Israël

Signe de l'émoi et de la division que continue à semer la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par les Etats-Unis, une douzaine de députés arabes israéliens (sur 120 parlementaires) ont été expulsés de la Knesset dans un grand brouhaha.

Ils ont tout juste eu le temps de se lever pour brandir un tract proclamant que Jérusalem est la capitale de la Palestine. Les gardes de la Knesset, chaudement applaudis, les ont fait sortir précipitamment avant que Pence ne commence un discours truffé de références bibliques et exaltant le "miracle" israélien et les liens entre les deux pays sous le président Trump.

La direction palestinienne a vite dénoncé le "discours messianique", un "cadeau fait aux extrémistes". Au même moment, le président palestinien Mahmoud Abbas cherchait à Bruxelles à rallier le soutien européen.

Couvert d'honneurs par les Israéliens, vilipendé par les Palestiniens, Pence est arrivé dimanche soir à Jérusalem pour un séjour de moins de 48 heures placé sous le signe de la décision annoncée le 6 décembre par le président Donald Trump sur Jérusalem.

Cette rupture unilatérale avec des décennies de diplomatie américaine et avec le consensus international a provoqué le courroux des Palestiniens et des manifestations dans le monde arabe et musulman. Dix-huit Palestiniens et un Israélien ont été tués dans des violences depuis.

Trump a corrigé le 6 décembre "une injustice vieille de 70 ans" et "l'ambassade des Etats-Unis ouvrira avant la fin de l'année prochaine" à Jérusalem, a dit Pence, enchantant les députés israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les membres du gouvernement.

Pour les Palestiniens, Trump a atteint le 6 décembre le summum du parti pris pro-israélien affiché au cours de sa première année de pouvoir, et discrédité les Etats-Unis dans le rôle de médiateur de l'effort de paix.

Les dirigeants palestiniens ont décidé de snober  Pence qui, fait exceptionnel, ne rencontrera aucun d'entre eux au cours de cette ultime étape de sa première tournée dans la région. Elle l'a conduit auparavant en Egypte et en Jordanie.

Pence est un fervent évangéliste et passe pour avoir exercé une influence prépondérante sur la décision de  Trump, largement interprétée comme une concession à cet électorat important pour le président.

"Nous pressons fortement la direction palestinienne de revenir à la table" des négociations, a dit Pence.

Au même moment, le président palestinien, en quête de soutien, appelait à Bruxelles les 28 Etats membres de l'UE, "véritable partenaire et amie", à reconnaître "rapidement" la Palestine comme un Etat indépendant.

AFP



Dans la même catégorie