Publié le 06-03-2018

Accord de paix en Libye, mais les dissensions persistent

Les deux camps qui se disputent le pouvoir en Libye ont conclu un projet d'accord de paix sous l'égide de l'Egypte, un texte qui prévoit la création d'un comité conjoint chargé de négocier la réconciliation et d'organiser des élections d'ici un an.



Accord de paix en Libye, mais les dissensions persistent

Cet accord conclu dans la nuit de mardi à mercredi est présenté comme l'aboutissement des mois d'efforts diplomatiques du Caire, qui ont culminé ces derniers jours avec la venue en Egypte de Fayez Seraj, le Premier ministre du gouvernement d'entente nationale (GEN) mis en place par les Nations unies à Tripoli, et du général Khalifa Haftar, soutenu par une alliance de groupes islamistes et d'anciens rebelles de l'est libyen.

Les deux hommes ont d'abord rencontré séparément de hauts responsables de l'armée égyptienne mais leur réunion prévue en fin de journée mardi a été annulée en raison de divergences de dernière minute.

Trois sources égyptiennes associées aux pourparlers ont déclaré à Reuters que Seraj et Haftar avaient accepté d'honorer l'accord en dépit des tensions persistantes entre leurs deux camps.

"Les deux parties se sont mises d'accord. J'ai des doutes sur la mise en oeuvre car l'atmosphère entre elles est (...) tendue mais nous espérons que c'est le contraire qui se passera", a dit l'une des sources.

Le comité conjoint chargé d'organiser le partage du pouvoir doit inclure au moins 15 membres du Conseil d'Etat, un organe consultatif proche du GEN, et 15 membres de la Chambre des représentants installée à Tobrouk, dans l'est, précise un communiqué de l'armée égyptienne.

Tout accord issu de ce comité devrait être intégré dans un nouvelle constitution avant des élections législatives et présidentielle censée se tenir au plus tard en février 2018.

Seraj et Haftar resteraient en poste d'ici-là, tout comme Aguila Saleh, le président de la Chambre des représentants.

Préoccupée par la montée en puissance de groupe djihadistes sur le territoire de son voisin, l'Egypte a fait de la stabilisation en Libye une priorité.

Le général Haftar, qui a été l'allié du colonel Muammar Kadhafi avant de rejoindre le soulèvement de 2011 dans le sillage des "Printemps arabes", accuse le GEN d'être sur la même ligne que certaines forces islamistes libyennes. Il entretient des liens étroits avec l'Egypte, qui s'est gardée jusqu'à présent d'apporter son soutien au GEN, expliquant qu'il appartient aux Libyens de choisir leur gouvernement.


Reuters

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