Publié le 06-03-2018

Enquête contre Facebook en Allemagne pour incitation à la haine

La justice allemande a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête visant le patron de Facebook après le dépôt d’une plainte pour «incitation à la haine», alors que le réseau social est régulièrement accusé en Allemagne d’être trop tolérant vis-à-vis des contenus racistes.



Enquête contre Facebook en Allemagne pour incitation à la haine

Si selon le parquet de Munich l’enquête en est à un stade préliminaire, visant à établir «si un agissement pénalement répréhensible peut être identifié» et si «le droit allemand peut s’appliquer», c’est la première fois que la justice allemande accepte d’examiner une telle plainte.

Il s’agit pour le procureur d’examiner le bien-fondé d’une éventuelle poursuite pour «incitation à la haine» visant le patron de Facebook Mark Zuckerberg et neuf autres responsables du géant de l’internet - le droit allemand ne prévoyant pas la poursuite de personnes morales, mais seulement de leurs dirigeants.

La procédure a été déclenchée à la suite du dépôt d’une plainte en ce sens par un avocat allemand basé en Bavière, Chan-jo Jun, qui s’est spécialisé dans ce type d’affaires.

«L’ouverture de l’enquête est une importante victoire d’étape car la dernière procédure engagée avait échoué à cette étape», a commenté Me Jun qui avait annoncé vendredi dans un communiqué la décision à venir du parquet de lancer une enquête.

En mars dernier, le parquet de Hambourg avait rejeté une plainte similaire du même avocat au motif que les dirigeants de Facebook ne tombaient pas à son avis sous le coup de la législation allemande.

Facebook, contacté par l’AFP dès vendredi, n’a pas souhaité commenter la nouvelle procédure judiciaire, et souligné que des plaintes de Me Jun ont été «rejetées de manière répétées par le passé».

Ses accusations «n’ont pas de fondement et il n’y a eu aucune violation de la législation allemande. Il n’y a pas de place pour la haine sur Facebook», a indiqué le réseau social.

Depuis des mois, les critiques contre Facebook ont gagné en vigueur en Allemagne. Le gouvernement a déjà à plusieurs reprises mis en garde l’entreprise de Mark Zuckerberg et d’autres réseaux sociaux en leur reprochant de se montrer trop tolérants vis-à-vis des utilisateurs exprimant de positions racistes, antisémites et des appels au meurtre.

Le mois dernier, un haut responsable du parti de la chancelière Angela Merkel, Volker Kauder, a menacé les réseaux sociaux, Facebook en tête, d’instaurer un système d’amendes si les contenus signalés ne sont pas supprimés assez rapidement.


AFP

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