Publié le 06-03-2018

Justin Trudeau prend la défense du burkini

Alors que le débat fait rage au Québec, Justin Trudeau s’est porté à la défense du burkini au Canada et de l’acceptation de toute autre «différence», qu’elle se manifeste par la tenue vestimentaire ou non.



Justin Trudeau prend la défense du burkini

«Oui il y a sûrement de petites controverses ici et là comme toujours. Mais pour moi, le respect des droits et des choix des individus ce doit d’avoir la première place dans notre discours et nos débats publics», a lancé le premier ministre à Sudbury en marge de la retraite du cabinet des ministres de son gouvernement, lundi.

Dans un vibrant plaidoyer pour la liberté de conscience, M. Trudeau a estimé que le débat autour de cet accessoire de baignade créé pour les musulmanes est inutile, puisque les Canadiens seraient passés à autre chose.

«Je pense qu’au Canada on devrait être rendu au-delà de la tolérance. Tolérer quelqu’un c’est d’accepter qu’il ait le droit d’exister à condition qu’il ne vienne pas trop nous déranger», a-t-il poursuivi.

«Au Canada, est-ce qu’on peut parler d’acceptation, d’ouverture, d’amitié, de compréhension? C’est vers là que nous allons, a assuré le premier ministre. Et c’est ce qu’on voit dans nos communautés diverses et riches non pas en dépit de nos différences, mais grâce à elles.»
Après avoir soulevé la polémique en France, où plusieurs villes ont banni de leurs plages ces maillots de bain qui couvrent l'ensemble du corps, le burkini a fait les manchettes au Québec récemment.

La semaine dernière, la Coalition avenir Québec a demandé au gouvernement libéral de Philippe Couillard d'interdire dès maintenant le port du burkini au Québec.
«Pour moi, le burkini n'a pas sa place au Québec, n'a pas sa place au Canada. Le burkini, qui est un accoutrement pour cacher le corps de la femme pour des raisons culturelles ou religieuses parce que le corps de la femme est impur, jamais, ni moi ni mon parti, n'accepterons cet attirail ici!» avait déclaré la députée caquiste Nathalie Roy.

Plusieurs ministres libéraux ont répondu qu’une interdiction irait sans doute contre les chartes canadiennes et québécoises des droits et libertés.

Pour sa part, l’aspirant-chef péquiste Jean-François Lisée a estimé que le Québec doit d'abord tenir un débat de société avant de trancher sur la question.

Craignant l'amalgame entre le port du burkini et le terrorisme, Québec solidaire considère quant à lui que le parti de François Legault alimente la peur pour obtenir du capital politique.


Le Journal de Montréal

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