Publié le 06-03-2018

Aida Arab donne sa vision de la mission du ministre des sports

Aida Arab journaliste sportive s'est exprimée sur sa vision du rôle d'un ministre des sports…



Aida Arab donne sa vision de la mission du ministre des sports

 Je ne connais pas bien Majdouline Cherni ni ce qu'elle vaut en tant que personne et encore moins ce qu'elle vaudra en tant que ministre mais je vais me permettre d'émettre un avis général sur des idées fausses qui sont entrain de circuler sur la fonction de ministre et je vais me limiter à évoquer le ministère de la jeunesse et des sports puisque c'est celui qui en prend le plus.

Je trouve réellement ridicule qu'on évoque la supposée ignorance de la ministre en questions des balles arrêtées, des qualifiés pour la finale de foot ou encore du pays organisateur de la prochaine coupe du monde, comme si c'était son rôle de maîtriser ces questions inhérentes au ballon rond.

1- Le ministère de la jeunesse et des sports n'est pas le ministère du foot et les dossiers à y gérer sont bien plus compliqués que ceux du sport roi qui n'est qu'une aiguilles dans une motte de foin.

2- Le sport est avec l'art, à mon sens, les deux secteurs qui peuvent contribuer de bien belle et réelle manière à sauver une jeunesse tunisienne à la dérive; pour se faire, cette jeunesse a besoin d'espaces aménagés pour y pratiquer le sport et d'infrastructures adéquates pour bien le faire.

3- Le ministère de la jeunesse et des sports possède des cadres compétents et qui maîtrisent leur sujet mais aussi des gangrènes infectées qui y ont élit domicile depuis des décennies et le minent de l'intérieur. Il a besoin, donc, d'une main de fer qui n'a pas peur d'assainir en prenant les bonnes décisions à l'encontre de tout malfaiteur malintentionné.

4- L'entrée aux instituts de sport après le bac, (il y'a ceux qui entrent même sans le bac), doit obéir à des paramètres et exigences rigoureuses et l'enseignement, la formation ainsi que les examens qui y sont effectués doivent être autrement plus sérieux parce qu'on forme là, ( ou ça devrait être le cas), les futurs encadreurs, techniciens, entraîneurs, préparateurs physiques, psychologues du sport, préparateurs mentales et j'en passe...

5- Le sport d'élite et le sport de haut niveau; on ne s'en rappelle pas à l'approche d'une manifestation internationale, (championnat du monde, grand meeting ou jeux olympiques).

Le sport de haut niveau nécessite toute une stratégie bien pensée en concertation avec tous les experts des sports ciblés selon les spécificités physiologiques, géographiques et mentales de nos athlètes et sportifs susceptibles de mener à des consécrations internationales.

Cette stratégie part de la base et comprend;

- La détection des talents dans toutes les régions car chaque région a sa spécificité et engendre des profils de sportifs bien déterminés capables de briller dans des sports et pas d'autres (ex: l'athlétisme pour les région en hauteur, là où il y'a de l'altitude, le volley pour les régions côtières...).

-La prise en charge de ces talents par des conseillers régionaux et leur suivi au quotidien sur tous les plans dont celui de l'hygiène de vie et le mental d'un champion car ça s'apprend et se cultive puis évolue avec l'âge: penser à forger des Hommes (ça inclut les deux sexes) pour en faire des champions.

- Les participations aux différentes compétitions, à un large niveau et en diversifiant les adversaires car c'est l'unique moyen de progresser et de diversifier sa panoplie de techniques dans tous les sports en se mettant dans des situations réelles de compétition et non par de simples entraînements quels que soient leur valeur et leur fréquence.

- Affréter toute une équipe de spécialistes, comprendre un staff, pour chaque graine ou projet de champion qui inclut le technique, le physique, le médecin, le kiné, le Preparateur mental, un spécialiste pour visionner les performances des adversaires, les prendre en vidéos, les analyser, les décortiquer et en tirer les enseignements pour aller les concurrencer et les battre...

6- Le budget: pour réaliser cela, il faut avoir les moyens, de gros moyens et ceci ne peut relever uniquement du ressort du ministère et du pouvoir en place mais des particuliers, des sponsors, des mécènes du sport qui doivent s'impliquer et mettre le paquet pour récolter par la suite un retour sur investissement.

7- Les fédérations étant souveraines et les réglementations internationales stipulant la non ingérence du politique dans le sportif, le ministère doit être un allié, un fournisseur d'expertises et d'idées pour les différentes fédérations et un pouvoir de tutelle coopératif et attentif non un ennemi juré qui guette les erreurs et coure aux sanctions.

8- Un ministre est un stratège qui détermine la politique de gestion, mets sur la table les dossiers importants, constitue son équipe selon des compétences en rapport avec les dossiers et les priorités de son ministère, délègue les fonctions et les tâches à son équipe, trace les objectifs à réaliser et les moyens pour y parvenir, coach ses collaborateurs et reçoit leurs rapports concernant l'évolution des dossiers en cours, veille à la bonne application de sa stratégie, détermine les délais et les dead-line pour l'exécution, supervise lui-même les résultats et fait le bilan à la clôture de chaque dossier pour passer à un autre.

Pour cela, il ne doit pas être un as du sport mais un as de la stratégie et du choix de son équipe ainsi qu'un leader d'hommes qui sait se faire écouter et obéir.

J'ai fait un tri par ordre de priorité et d'urgence de ma vision de la mission d'un ministre et de ce que devrait être son profil sans m'étendre réellement sur les détails et il t'en a tellement!

Je ne sais pas si la nouvelle désignée pour le poste, Majdoline Cherni, répond à ses critères.

Je ne sais pas si dans l'actuelle configuration du pays, le sport peut-être une priorité ou même un secteur à haute importance.

Je ne sais même pas si nos politiciens accordent de l'importance, aujourd'hui, à autre chose que leurs intérêts personnels. 


Aida Arab

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